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I
3/^.
y.^
y^ji^^m
COMPOSITION
MISE EN SCENE ET REPRESENTATION
DU
MYSTERE DES TROIS DOMS
VIENNE , Girard , libraire.
GRENOBLE , Vilot & C".
LYON , A. Brcn , rue du Plat . 5.
PARIS , Techenëb , Potier.
ROMANS
CHAPITRE DE S. BARNARD
COMPOSITION
MISE EN SCENE ET REPRESENTJ^TION
DO
MYSTERE
DES TROIS DOMS
joué à Romans
les 27 , 28 et 29 mai , aux fêtes de Pentecôte de l*an cSog^
D'après un Manuscrit du temps
publié et annoté par M. Gîraud ,
ancien Député,
Membre eofretp< cin Comité hist. des Arts el Monumenls.
LYON
IMPRIMERIE DE LOVIS PERRIN
MDCCCXLVIII
• '■ \
^v
Vj»
Vi
V-
Au commencement du seizième siècle, en octobre
1 505 5 après un été d'une sécheresse désolante, la ville
de Romans fut envahie par une peste qui s'annonçait
avec les signes les plus alarmants. Déjà , pendant le cours
du siècle précédent, elle s'était vue exposée trois fois , en
1 442 , 1 446 et 1 494 , aux ravages de cette redoutable
maladie. Quoiqu'on ne doive pas prendre à la lettre cette
assertion de Chorier , dont il n'apporte aucune preuve ,
que les draps de Romans tenaient lieu de monnaie par
la voie de l'échange dans les Etats du Sophi et du Grand-
Seigneur * , les relations commerciales de cette ville
avec Marseille et le Levant, où s'écoulaient en partie les
produits de sa fabrication, n'en sont pas moins certaines,
et on peut y trouver une explication naturelle du retour
fréquent de ce fléau. Une fois introduit dans la cité , la
circulation de l'air gênée par des rues étroites et tortueu-
ses" et par des remparts élevés , l'ignorance des moyens
1 — Chorier , Histoire de Dauphiné , t. i*:**, page 66.
d'hygiène , et l'absence des gens de lart ' qui auraient pu
du moins diminuer Tintensité du mal, toutes ces causes
réunies l'y maintenaient longtemps et rendaient son ac-
tion plus meurtrière.
Nos archives nous fournissent peu de détails sur les
trois pestes du quinzième siècle , mais celle qui se ma-
nifesta en 1 505 laissa dans Romans des traces profondes
de son passage. « La ville , dit M. Dochier ^ , ne pou-
ce vait plus contenir les malades , on ne savait où les dé-
« poser ; le Parlement désignait un local , le Chapitre en
ce voulait un autre; les Consuls achetèrent une petite
ce maison et un vaste champ hors de la porte de Cha-
ce pelier , le long de l'Isère ; ils y firent construire des
ce baraques où l'on portait les pestiférés; ceux qui les ser-
ce vaient logeaient dans cette maison qui a retenu le
ce nom d!Hôpital Fieux. ^
Cette peste cessa en 1 507 , après avoir sévi pendant
plus de deux ans avec une extrême violence , et enlevé ,
au rapport du même M. Dochier, 42 7 5 habitants ^. Tou-
i — W parait qu'à celte époque Romans manquait de médecins , et se
voyait dans la nécessité pour s'en procurer de recourir aux villes voisines ^
M. Berriat St-Prix, dans ses Remarques sur les anciens jeux des Mystères ,
observe qu'à Grenoble , en temps de peste, il fallait souvent composer avec
les médecins ou les chirurgiens pour les astreindre à ne pas abandonner la
ville, et même en aller chercher au loin. Le 6 juin 1510 , les consuls de
Romans , après une tentative inutile auprès de maître Andriea , médecin de
Crest, firent un traité avec Pierre de Poys , chirurgien de Tournon, qui
s'obligea à demeurer à Romans , moyennant trente florins par an pour le
temps 011 la peste ne régnerait pas , et quinze florins par mois en temps
de peste. On craignait sans doute le retour du fléau , qui heureusement ne
se montra de nouveau et pour la dernière fois que plus d'un siècle après ,
en 1628. Voyez h la suite du mémoire , lettre y^, le texte latin de ce traité.
"2 — Mémoires sur Romans , p. 152.
3 — Mémoires sur Romans , p. 135,
7
tefois , l'année suivante , à l'entrée de la saison des cha-
leurs, époque où le fléau se ranime ordinairement, les
craintes n'étaient point complètement dissipées ; l'appari-
tion de quelques cas isolés dans les bourgades environ-
nantes engageait à ne pas négliger les précautions de la
prudence , et nous voyons , le 30 avril 1 508 , le Conseil
de ville interdire pendant plusieurs jours toute communi-
cation avec Valence et prescrire diverses mesures de po-
lice et de santé *.
La sécurité revint enfin, et les habitants, heureux
d'avoir échappé à un danger aussi imminent, songèrent
à témoigner leur reconnaissance à Dieu et aux martyrs
Se vérin , Exupère et Félicien , patrons de la ville , dont
ils avaient invoqué la puissante intercession ^. Les reh-
ques de ces généreux confesseurs de la foi, que saint
Barnard avait transférées de Vienne à l'église de Romans
dès sa fondation , y reposaient enfermées dans une châsse
consacrée par la vénération des fidèles ; c'était donc une
pensée populaire et pieuse que celle de célébrer leur
martyre , et de reproduire aux yeux de tous les actes de
leur vie et le tableau de leurs glorieux tourments. Les
représentations de ce genre étaient alors en vogue sous le
nom de Mystères^ et deux ans auparavant, aux fêtes de
Pentecôte de l'année 1506, la ville de Vienne, métro-
pole de celle de Romans, lui avait donné l'exemple en
faisant jouer, de concert avec l'abbaye de St-Pierre, le
i — Eegistres consulaires^ délibération du 4 mai 1508.
2 — Mémoires sur Romans , p. 135.
8
Martyre des saints Phocas et Zacharie , dont la mémoire
était aussi en grand honneur dans cette église *•
La résolution prise, on dut s'occuper des moyens
d'exécution pour une œuvre qui demandait beaucoup de
temps, de soins et d'argent. On était en juillet 1 508. On
voulait que la pièce pût être jouée aux fêtes de Pentecôte
de 1 509, c'est-à-dire, à la fin de mai prochain. Dix mois
pour composer le liçre du Mystère^ pour distribuer et
apprendre les rôles , pour construire le théâtre et le garnir
des décorations nécessaires, ce n'était pas trop; mais le
zèle ardent de toutes les classes de la population, excité
par le motif religieux qui les animait, suffit à cette tâche ;
le Mystère fut représenté à l'époque que l'on s'était pres-
crite. Le poème, si je puis me servir de ce mot , contenait
à peu près trois mille vers ^; il était divisé en trois journées.
En 1 7 8 7 , le manuscrit existait encore ; un article des Affi-
ches du Dauphiné ^ , reproduit la même année par le
Journal de Paris * , en donne une analyse très succincte
et très peu flatteuse pour l'ouvrage. M. Dochier * paraît
l'avoir connu également, et ce qu'il en dit n'est pas non
plus de nature à en faire regretter la perte. Pour moi, je
l'ai vainement cherché. Feu M. de Soleinne , qui avait
formé une collection presque complète et si précieuse
de pièces de ce genre , n'a pas été plus heureux , car sur
1 — Delorme, Notice sur Schneyder , Vienne 1847, p. 32 et 35. Begis-
tres consul, de la ville de Fienne de 1503 à 1506, p. 73.
2 — Dochier, Mémoires sur Romans ^ p. 134.
3 — 20 juillet 1787.
4 — Année 1787, n*» 264.
5 — Mémoires sur Romans , p. 134.
9
la foi de cet article du Journal de Paris que je viens de
citer, il est question dans son catalogue * du Mystère des
Trois Doms joué à Romans en 1 S 09, et M. de Soleinne
le range au nombre de ceux quil na pu se procurer:
inter desiderata. Il est donc très probable que nous
devons renoncer à retrouver ce Mystère ; mais une heu-
reuse circonstance ^ ma rendu possesseur d'un Mémoire
ou compte écrit dans le temps même, et où sont rapportés
jour par jour les arrangements pris, les. marchés passés,
les sommes payées ou reçues pour la composition, la mise
en scène et la représentation de ce drame. On y voit son
auteur ou plutôt ses auteurs, le peintre décorateur, le
machiniste, les salaires qui leur sont alloués, le prix et
le produit des places pendant les trois journées, ce qui
permet d en déduire exactement le nombre des specta-
teurs ; en un mot , la dépense et la recette y sont si minu--
tieusement rappelées , qu'on peut calculer , on aurait dit
alors à une maille et aujourd'hui à un centime près , tous
les frais d'une semblable entreprise. Je n'ai rien trouvé
d'aussi complet sur ce sujet dans les auteurs qui ont traité
des Mystères et particulièrement de leur mise en scène.
Le compte-rendu par Jean Binel à la nation d'Anjou
en 1486 pour le jeu de la Passion de J. Michel ^; l'or-
donnance des directeurs d'une autre Passion jouée en
1 547 à Valenciennes , et qui , suivant M. Emile Morice,
i _« T. 1", p. 148.
2 — Ce manuscrit se trouyait dans les papiers de M. le chanoine St-
Prix Enfantin , et noiadeinoiseile Nugues , son héritière , a bien voahi m'en
faire don.
S — Parfait, Hist, du Théâtre-Français , t. 2 , p. 259.
10
établit en quelque sorte le budget d'un Mystère * , se
bornent , le premier à donner la somme contributive de
cette nation dans la dépense totale ; la seconde , à fixer
le prix d'entrée du spectacle et à prendre des mesures
soit pour la police du jeu , soit pour le règlement du gain
ou de la perte. Mais ce sont des dispositions très géné-
rales qui ne nous indiquent pas d'une manière positive ce
que le Mystère a coûté , ce qu'il a produit. Le Mémoire ,
au contraire, prend l'œuvre, sous le rapport pécuniaire et
matériel, à sa naissance , la suit dans tous ses détails et la
conduit à son dénouement. C'est à la fois le budget et le
compte de la pièce des Trois Doms. A ce titre, ce ma-
nuscrit offre plus qu'un simple intérêt de localité; il peut
être considéré , ce me semble , comme un document pré-
cieux pour l'histoire de l'art, et ce motif m'engage à le
donner au public en le faisant précéder d'un récit des faits
que j'en extrais, et en l'accompagnant de quelques notes
qui doivent servir d'éclaircissements.
Au mois de juillet 1508 (le jour est en blanc), les
membres du chapitre de St-Barnard, les consuls et plu-
sieurs habitants notables de Romans réunis en assemblée
générale arrêtent unanimement de faire représenter aux
prochaines fêtes de Pentecôte le jeu des Trois Martyrs
Severin, Exupère et Félicien, patrons de l'église et de
la cité. Le Chapitre prend à sa charge une moitié de la
dépense et la ville l'autre. Les religieux de St-François,
les pères Cordeliers, jaloux de témoigner leur empres-
1 — Emile Morice , Revue de Paris, 1855, n" 2 , p. 78.
II
sèment et de s'associer à cette œuvre pieuse, offrent la
cour de leur couvent, local très favorable pour y cons-
truire le théâtre. Ils contribuent également de leurs de-
niers en avançant aux consuls une somme de deux cents
florins * qui vint fort à propos en aide aux finances de la
communauté, très obérées par les sacrifices que lui avaient
imposés les ravages de la peste et les calamités de toute
espèce que ce fléau traîne à sa suite. Diverses confréries,
celle de St-Sébastien , de Notre-Dame de Grâce, de
St-Barnard, celle des Marchands qu'on appelait l'ab-
baye des Marchands ahhatia Mercatorum , suivirent cet
exemple et apportèrent aussi leur tribut.
Pour surveiller l'ensemble et les détails de cette vaste
opération , six commissaires sont désignés , trois par le
chapitre et trois par la ville : les premiers, messire Benoît
Chastillon , chanoine , messire Claude Conton , habitué ,
et messire Antoine de St-Pierre , sous-clavier ; les seconds ,
Jean Vache, consul, Jean Sévin et Antoine Borgeois,
notables. L'assemblée avant de se séparer donne mission
à M. le chanoine Pra, de Grenoble, de faire le liçje du jeu
des Trois Martyrs ; elle lui assigne à titre d'honoraires une
somme de cent-cinquante florins, outre douze florins par
mois pour sa dépense personnelle à Romans, et pour celle
de son clerc ou secrétaire.
i .^ Registres consulaires ^ délibérations des 51 décembre et i^^ janvier
i508 ^ cette somme fut prêtée en écus au soleil et à la couronne , 6i écus
sol à raison de 3 fl. i s. pièce 188 fl. i s.
el 4 écus à la couronne à raison de 3 fl 12 m
Total qui fut remboursé 200 fl. 1 s.
L'écu sol , dans le mémoire , vaut tantôt 3 fl. , tantôt 3 fl. 1 s.
Vojez à la fin , la note  bis.
12
C'est ce chanoine, dont le nom paraît ici pour la pre-
mière fois, qui est l'auteur principal du Mystère des
Trois Doms, et Louis Périer, juge royal, auquel M. Do-
chier * l'attribue par erreur, y est complètement étranger.
Du reste, la pièce n'existant plus (est-ce un bien, est-ce
un mal pour l'auteur ? je ne décide pas) , la publicité très
posthume donnée à son nom , après trois siècles et plus
d'oubli, laisse sa mémoire entièrement désintéressée, et
il doit renoncer à la part de gloire qui lui reviendrait,
comme aussi il échappe à la part de critique qu'il encour-
rait peut-être si son drame pouvait être lu et apprécié.
Le chanoine Pra se met aussitôt à l'ouvrage ; il divise
son sujet en trois journées, et le 14 du mois d'août il
arrive à Romans apportant ce quïl açait fait au liçre du
premier jour. Les commissaires se réunissent le lende-
main à la maison de ville pour en entendre la lecture. Il
paraît qu'il n'en furent pas satisfaits, car le même jour,
1 5 août , ils dépêchent un exprès à maistre Chevalet ,
fatiste ou poète de Vienne , pour l'engager à se rendre à
Romans et à travailler comme coadjuteur avec le cha*-
noine Pra au livre des Trois Martyrs.
Il ne s'agit plus ici comme tout-à-l'heure d'un nom
obscur et ignoré , celui de Chevalet est connu ; c'est l'au-
teur du fameux Mystère de St-Christophe, représenté à
Grenoble en 1527 et imprimé en 1530 dans la même
ville. Ce Mystère dut être son dernier ouvrage , et déjà à
l'époque de l'impression Chevalet n'existait plus ; la qua-
lification qui lui est donnée dans le titre de cette pièce:
Jadis souverain maître en telle compositure^ prouve à la
i — Mémoires sur Romans ,p, 153.
i3
fois sa mort et la célébrité dont il jouissait de son vivant,
maiis cette célébrité ne lui survécut guère. Duverdier, qui
écrivait à la fin du siècle dont le commencement avait vu
fleurir Chevalet, le connaît à peine, et dit que son nom
propre lui est incertain : soixante ans avaient suffi à une
si profonde décadence. Toutefois, il ne faudrait pas en tirer
une conséquence trop rigoureuse contre le talent per-
sonnel du poète; deux causes, indépendantes jusqu'à un
certain point du mérite de ses œuvres, avaient agi pen-
dant cet intervalle et contribué puissamment à ce résultat,
la réforme dans les idées religieuses qui avait décrédité
particulièrement ce genre de composition, et le goût épuré
du public qui Tavait banni de la scène.
Quoi qu'il en soit, en 1 508 Chevalet était en possession
d'une réputation qu'il devait sans doute à plus d'une heu-
reuse tentative , et qui lui valut l'honorable message des
habitants de Romans. Nous ne connaissons avec certitude
aucun des ouvrages qu'il avait fait représenter jusques-là,
mais le titre àefatiste ou poète de Vienne qui lui est
donné dans le manuscrit, prouve que cette ville, en même
temps qu'elle était son berceau , a dû être le théâtre de
ses essais. Il me sera donc permis, sans trop de témérité,
de lui attribuer le Mystère de la vie et du martyre des
saints Phocas et Zacharie, qui y fut joué , comme je l'ai
déjà dit, deux ans auparavant. Il l'aurait fait pour les
moines de l'abbaye de St-Pierre, qui proposèrent eux-
mêmes aux consuls de la ville la représentation de ce jeu
dont ils avaient, disaient-ils , le liçre achevé dans toutes
ses parties, quorum haberent librum completum. M. De-
lorme qui, dans son intéressante notice sur M. Schneyder
i4
publiée récemment, a fait connaître le premier * l'existence
de ce Mystère , pense avec beaucoup de raison que l'au-
teur de ce drame pieux , qui se rattache à l'histoire reli-
gieuse de Vienne , pourrait être un habitant de cette ville
ou laïc ou ecclésiastique 5 et ce pressentiment vient à
l'appui de ma conjecture. Chevalet est peut-être aussi
l'auteur d'une Passion en huit journées donnée deux
ans plus tard, en 1510, dans le jardin de la même
abbaye de St-Pierre avec une magnificence et un succès
que les registres consulaires de Vienne ne nous ont pas
laissé ignorer ^.
On comprend l'impatience avec laquelle un personnage
aussi renommé était attendu à Romans, et tout le fruit qu'on
s'y promettait de sa coopération. Il y vint, y passa quel-
ques jours, et n'y fit rien. Sans doute son esprit indépen-
dant ne put se plier au joug d'un travail commun. Che-
valet, avec tous les défauts de son temps, qu'il outre
encore, trivial, grossier, obscène, montre cependant
dans le seul ouvrage qui nous reste de lui , une versifica-
tion facile , de l'imagination , de la verve et un penchant
décidé pour la satyre , toutes qualités qui expliquent fort
bien son éloignement pour composer en société et pour
se faire , comme on le désirait , le coadjuteur d'autrui :
ce rôle répugnait à son caractère de véritable poète; aussi,
après un séjour d'une semaine environ, reprit-il le che-
min de Vienne , pour ce quil ne çolist pas , dit naïvement
1 — Delorme, fifotice sur M. Schneyder^ Vienne 1845', p. 34.
2 — Registres consulaires de Vienne de 1506 à i511, p. 72. Voyez à la
suite du mémoire, lettre B ^ le texte de cette relation, que M. Delorme
donne aussi dans sa brochure , p« 54.
î5
le manuscrit 5 besoigner açec le chanoine Pra^ et une
indemnité de dix florins , non compris sa dépense, lui fut
comptée pour son voyage. Nous verrons bientôt que
malgré ce refus on eut encore recours à lui.
Voilà donc le chanoine Pra réduit à ses propres ins-
pirations , dont il n'était pas même tout-à-fait le maître ,
et qu'il devait soumettre de temps en temps aux lumières
et au contrôle des commissaires romanais ; singulière ma-
nière de travailler pour un auteur , et qui est probable-
ment entrée pour beaucoup dans la détermination prise par
Chevalet ; mais le bon chanoine s'y conformait avec une
entière docilité. A des époques déterminées , et à mesure
qu'un livre était achevé, les commissaires s'assemblaient
à la maison de ville, et là, le chanoine leur en donnait
connaissance. C'était ce qu'on appelait visiter le liçre.
Ces visites furent fort répétées et accompagnées sans doute
de nombreuses observations critiques, car nous voyons
un article de dépense, le 28 janvier, pour relever plu-
sieurs fautes au livre du second jour , et vers la fin de
février des séances où l'on a vaqué de jour et de nuit pour
adresser les livres du jeu, c est-à-dire pour y opérer les
changements et les rectifications nécessaires. Le pauvre
auteur devait faire là une triste figure , et son manuscrit
devait sortir tout mutilé d'une si rude épreuve. Les cor-
rections qu'on lui fit subir, furent telles, qu'il fallut le
recopier en entier et refaire les rôles des trois jours, et
qull fut alloué au chanoine, indépendamment de ses
honoraires, une somme de neuf florins, juste rémuné-
ration de ce surcroit de travail.
Enfin, vers les premiers j ours de mars, la pièce était com-
plète; les trois livres purent être transcrits sur la minute
i6
de lauteur par trois notaires, qui reçurent pour cette
tâche un égal salaire de 28 sols chacun. C'est à ce mo-
ment que les rôles durent être distribués. On sait, et les,
exemples abondent à l'appui , que l'empressement était
grand à figurer dans ces représentations solennelles ;
ecclésiastiques et séculiers, nobles et bourgeois, et les
artisans eux-mêmes, tous y apportaient leur concours; le
nombre considérable de personnages dont se composaient
ordinairement ces drames, permettait de satisfaire à beau-
coup de demandes et laissait une grande lati tude dans la
répartition des rôles ; on en comptait quatre-vingt-douze
dans le Mystère des Trois Martyrs ; ce sont les Affiches
de Grenoble de 1787 qui nous l'apprennent.
Le mémoire , qui est plutôt un relevé de compte très
exact qu'un procès-verbal de tout ce qui s'est passé , ne
donne à cet égard aucune lumière. On y trouve seule-
ment les noms de quelques-uns des acteurs à l'occasion
des dépenses que réclamaient les scènes dans lesquelles
ils figuraient, et tous ceux qui sont cités appartiennent
aux premières maisons de la ville. C'est un noble, Etienne
Combes des Coppes; un notable conseiller, J. Duclot;
un jeune dignitaire du chapitre messire Bonnier, chantre
dé St>-Bamard; enfin l'official lui-même, c'est-à-dire l'ec-
clésiastique chargé des pouvoirs de l'archevêque de Vienne
à Romans, et l'un des plus éminents personnages de la cité,
non seulement avait accepté un rôle , mais encore il avait
mis sa salle d'audience à la disposition des commissaires
pour les répétitions. C'est qu'en eflfet le jeu de ce Mys-
tère était aux yeux du peuple un acte pieux, et que ceux
qui pouvaient y tenir utilement leur place se faisaient un
devoir et un point d'honneur religieux d'y paraître.
'7
Nous allons maintenant laisser un peu nos acteurs étu-
dier leurs rôles et se préparer pour le jour solennel de la
représentation, et nous nous occuperons du théâtre même
sur lequel ils devaient s essayer , et de la partie pour ainsi
dire matérielle du jeu. Elle n avait point été négligée par
les commissaires ; dès le 30 décembre 1 508, un marché
avait été passé avec trois chappuis (charpentiers) de
Romans : Jean Lambert dit Caffiot , Jean Roux et Pierre
Perart , qui s'obligeaient à construire les échafauds et la
plate-forme pour le Mystère des Trois Martyrs , ainsi que
les châteaux, villes, tours, tornelles, paradis, enfer; à four-
nir les grosses pièces pour les piliers des tentes et géné-
ralement tous les ouvrages en bois concernant les ^mte5
ou décorations , moyennant le prix de quatre cents douze
florins.
Ces travaux devaient être établis dans la cour du couvent
des Cordeliers, emplacement offert, comme nous lavons
déjà vu , par les religieux et accepté par la ville. Ce local a
peu changé depuis trois siècles ; son nom a même survécu
dans le langage ordinaire à la destruction du monastère ,
mais ses alentours et sa destination se sont singulièrement
modifiés.
Aujourd'hui, c'est une promenade fréquentée qui
se lie par des sentiers habilement ménagés à la pro-
menade supérieure, et sur laquelle s'ouvrent nos éta-
blissements publics les plus importants : le tribunal de
commerce, la mairie, la justice de paix, le collège
communal d'un côté, et de l'autre , la salle de specta-
cle ; c'est aussi , à certaines époques , le champ de ba-
taille électoral de l'arrondissement; en un mot, c'est le
centre du mouvement administratif de notre cité. Il n'en
i8
était pas de même au commencement du seizième siècle ;
la cour des Cordeliers, silencieuse alors et isolée du
tumulte 5 était fermée au couchant et au midi par de
hautes murailles ; au nord , par une muraille aussi , à la
place de l'Hôtel-de-Ville actuel, et derrière, sur le coteau ,
une vigne embrassant notre Champ-de-Mars et apparte-
nant aux bons pères, s'étendait jusqu'aux pieds des
remparts. Le fond , dans la partie orientale , au lieu où est
à présent la Comédie, était occupé par le couvent et par
l'église de St-François, grand et bel édifice dont la
construction remontait à la dernière moitié du treizième
siècle. Des ormes plantés de distance en distance abri-
taient contre la chaleur les religieux qui venaient se
reposer sous leur ombragé, et peut-être y méditer la
parole de Dieu , dont plusieurs étaient , en ce temps-là ,
de zélés interprètes. Le choix dé ce local pour y jouer
le Mystère des Trois Martyrs , vint faire une diversion
momentanée au calme habituel qui y régnait, et pendant
quelques mois la cour présenta l'aspect d'un vaste chantier
où des ouvriers nombreux , et de professions diverses ,
concouraient à Tenvi par leurs travaux variés , au but
commun , à l'érection et à l'ornement du théâtre.
Quelle était la forme de ce théâtre? il me sera je crois
facile de la décrire d'après les indications positives que
me fournira le Mémoire, ou les inductions légitimes que
j'en pourrai tirer; mais auparavant, je demande la per-
mission de citer quelques passages d'une brochure de
M. Emile Morice , sur la mise en scène depuis les Mys-
tères jusqu'au Cid^ où il expose et motive parfaitement, à
mon avis , les deux modes de construction adoptés dans
les représentations de ce genre.
ï9
« On s est jusqu'ici formé une idée très imparfaite
ce de la scène des Mystères, les renseignements histo-
« riques à l'aide desquels seulement on peut espérer
« de reconstruire ces étranges édifices, étant toujours
c< tronqués , vagues et souvent en apparence contradic-
« toires. C'est qu'en effet , la disposition généralement
« adoptée n'était point tellement fondamentale et rigou-
« relise , qu elle ne subît , selon les localités ou le ca-
« price des entrepreneurs , d'importantes modifications.
ce Les trois unités , et surtout celle de lieu , étaient
c< absolument inconnues aux auteurs des Mystères, Leur
ce action, véritable chronique dialoguée, progressive,
ce multiple , n'admettait aucun récit , n'avait recours à
c€ aucune ellipse de temps, ne supportait aucun évène-
cc ment accompli hors de la vue des spectateurs. L'action
ce était toujours, si l'on peut s'exprimer ainsi, par voies
ce et par chemins , sautant continuellement d'un endroit
ce à l'autre, quand, par surcroît, elle ne se passait pas
ce en plusieurs endroits distincts à la fois. Pour que les
ce spectateurs pussent se rendre compte de ces perpé-
ce tuelles mutations, il fallait qu'elles s'exécutassent en
ce réalité sous leurs yeux , sans quoi la pièce entière n'eût
ce été qu'une longue charade en action. Or, il n'était
ce que deux moyens possibles : ou que le théâtre changeât
ce en elfet de décoration presque à chaque instant, ou
ce qu'il offrît simultanément tous les lieux où les péripé-
ce ties de l'action pouvaient conduire les personnages.
ce Le premier moyen ne paraît jamais avoir été tenté par
ce ceux qui exécutèrent les Mystères ; quoique l'art du
ce machiniste ne leur fut point inconnu, comme on en
ce a de nombreux exemples , peut-être n'était-il pas assez
20
ce perfectionné pour répondre aux exigeances de cette
ce perpétuelle mobilité, et produire des changements à
ce vue avec une telle continuité., qu'aujourd'hui même
ce elle mettrait en défaut nos plus habiles machinistes.
ce II fallait donc de nécessité absolue , adopter le second
ce moyen, quelques difficultés, quelques invraisemblances
ce qu'il en résultât , et montrer à la fois autant de scènes
ce différentes et distinctes que pouvait l'exiger l'action,
ce C'est aussi ce parti qu adoptèrent les Impresari des
ce Mystères. Tant que dura la vogue de ce genre de
ce spectacle, ils n'y renoncèrent jamais, et cette particu-
ce larité donna à leur théâtre ces formes insolites dont
ce la tradition s'est conservée dans ces tryptiques ,
ce promenés encore aujourd'hui de foire en foire par nos
ce marchands de cantiques, et dont chaque case repro-
«< duit un épisode de l'histoire de Saint Jacques ou de
ce Saint Hubert.
ce Entrons maintenant dans la description de cette
ce scène, telle que devait la faire la nécessité de repré-
cc senter à la fois une foule de lieux divers : paradis,
ce enfer, temples , habitations , palais , chaumières , places
ce publiques , campagnes et déserts. Le moyen le plus
ce* simple de réaliser ce cadastre dramatique , c'était de
ce disposer toutes ces décorations sur une ligne , comme
ce les tableaux divers composant une galerie. Et , si l'on
ce prend à la lettre certaines descriptions qui nous restent
ce des représentations fameuses, il est évident que tel
ce était dans certains cas la disposition du théâtre ; tout
ce alors était de plein-pied , et pour peu que la série
ce des lieux à représenter fut nombreuse , le théâtre
ce atteignait en largeur des dimensions excessives et
1t.
ce pouvait embrasser la demi-circonférence d'une vaste
« place publique; tel paraît avoir été , entra utres, le
ce théâtre élevé à Rouen en 1474, aux fëtes de Noél ,
« pour y représenter le Mystère de V Incarnation et
ce Nativité. Mais les proportions démesurées de cette
ce forme de théâtre, et la nécessité pour l'intérêt du sujet,
ce aussi bien que pour la commodité des spectateurs ,
ce de concentrer Faction dans l'espace le plus restreint
ce possible , firent que généralement on adopta la division
ce par étages. Dans cette disposition, le théâtre, formé
ce de plusieurs étages , de galeries superposées, en retraite
ce les unes des autres , ou perpendiculaires , s'élevait
ce pyramidalement jusqu'à une grande hauteur ; chaque
ce étage était affecté à une ville ou province, telle que
ce Rome, Jérusalem , la Judée , et se subdivisait au moyen
ce de cloisons , en un plus ou moins grand nombre de
ce scènes partielles qui représentaient les diverses Ipca-
ce lités , telles , par exemple , que le temple , le prétoire,
ce le palais d'Hérode , etc. Qu'on se figure une maison
ce haute de cinq ou six étages, subdivisée en un grand
ce nombre de pièces, et dont la façade totalement enle-
ce vée, laisse voir du haut en bas tout l'intérieur diver-
ce sèment décoré , on aura une idée exacte de la forme
ce du théâtre que nous venons de décrire. »
De ces deux modes de construction , le plus simple y
le plus économique , celui qui fut employé au Mystère
de V Incarnation et Natii^ité^ à Rouen, en 1474, le fut
également à Ronians , aux dimensions du théâtre près ,.
bien entendu. Le Mystère des Trois Doms ne saurait
se comparer par son étendue et par son importance à ces
œuvres colossales de la Passion^ du çieil Testament , des.
22
Actes des Apôtres , dans lesquelles le nombre des lieux
distincts à reproduire ne s'élève pas à moins d'une cen-
taine, et dont la représentation se prolongeait quelquefois
près d'un mois. Ses proportions plus modestes pymet-
taient de se passer de ces étages élevés les uns sur les
autres , et de se contenter d une scène de plein-pied , sur
laquelle venaient se ranger, se juxta-poser en quelque sortej,
les différents tableaux du jeu. D'ailleurs , nulle part dans
notre manuscrit, il n'est question d'étages y et ce mot exis-
tait cependant alors avec sa signification actuelle, comme
on peut le voir par un document de 1 51 cité à la fin de
cet o uvrage * . Celui à' établies ^ également usité au quinzième
et au seizième siècles , dans la même acception , ne s'y
trouve pas non plus ; le marché conclu avec les charpen-
tiers les oblige seulement à construire une plate-forme
(c'est la scène qui est toujours désignée ainsi); les châteaux ,
tours , tournelles et autres lieux qui doivent y figurer à
côté et non au-dessus les uns des autres , et les échafauds,
c'est-à-dire les gradins en amphithéâtre destinés au pu-
blic ; c'est le sens évident de ce mot échafaudy que le
mémoire en quelques endroits remplace comme un équi-
valent par celui de pentes.
D'après ces données, nous pouvons, je crois, nous
faire une idée assez exacte de l'ensemble de ce spectacle ;
il doit avoir été disposé dans le sens de la largeur et non
pas de la longueur de la cour, afin de ménager plus
de développement à la scène et d'en éloigner moins les
spectateurs. Je suppose donc que la plate-forme aura
été construite le long du mur méridional actuel, les
1 »— Noyez à la fin du mémoire , lettre B,
!l3
échâfâuds se seront élevés circulairement par degrés vers
le nord et tout à l'entour , et comme couronnement de
l'amphithéâtre, auront régné les chambres ou loges fermant
à clé , dont le mémoire nous a donné le nombre et la
destination. Sur la plate-forme, figuraient les trois tours
où étaient cantonnées les trois parties du monde : l'Europe,
l'Asie et l'Afrique *, et les trois villes : de Rome, de
Lyon et de Vienne , où se passaient les principaux événe-
ments du drame. Dans le lieu le plus apparent , mais
toujours sur la même ligne était placé le Paradis , pour
lequel ordinairement on réservait tout le luxe des décora-
tions; et au-dessous , TEnfer avec sa gorge profonde qui
s'ouvrait de temps en temps pour laisser passage aux
démons. Une immense tente en toile , fixée de trois côtés
par des cordages à d'énormes piliers en bois , et du qua-
trième , arrêtée par des crochets en fer au mur de l'église
des Cordeliers, recouvrait tout cet espace et garantissait
l'assemblée et la scène de l'ardeur du soleil et des atteintes
de la pluie.
Aux travaux des charpentiers se joignaient ceux du
peintre décorateur ; on l'avait fait venir d'Annonay vers
les derniers mois de l'année 1 508 ; il se nommait Fran-
çois Tévenot , et dans le mémoire , il est presque tou-
jours appelé Mestre Francès le peintre ; on lui alloua
pour lui et pour son apprenti la somme de cent florins
outre leur dépense personnelle ; il était chargé de pein-
dre toutes les feintés ou décors; on lui fournissait les
couleurs et les ingrédiens nécessaires dont il se pourvut
1 — L'Amérique, récemment découverte, ne camptait pas cn^corc comme
quatrième partie du monde.
^4
en grande partie à Lyon. Quatre mois entiers furent
employés à cet ouvrage qui était achevé dans les premiers
jours de mai, à l'époque où se fit la monstre générale
du jeu dont nous parlerons tout à l'heure. Quelque
temps auparavant , à la fin de mars , la besogne n'avan-
çant pas au gré de l'impatience desRomanais, les commis-
saires, dans la crainte qu'elle ne pût être terminée à
temps 5 avaient appelé de Vienne (c'est toujours à cette
ville qu'on avait recours ) , un autre peintre dont on ne
donne pas le nom , pour seconder Maître François;
mais, il paraît que celui ci redoubla de zèle et d'activité
et promit de suffire seul à sa tâche , car le nouveau venu
fut remercié et la ville en fut pour les frais du voyage.
Quant aux pièces en fer nécessaires au mouvement
des machines compliquées de ce genre de spectacle, le
mémoire nous apprend que le plus grand nombre sortit
des ateliers d'un serrurier de Romans, Amien Grégoire,
mais les plus délicates, celles de l'exécution la plus diffi-
cile , furent l'œuvre de Jean Rozier, horloger-mécanicien
d'Annonay, que son compatriote , le peintre François ,
désigna sans doute au choix des commissaires , et qui
fit, est-il dit, les feintes de fer. C'était le véritable ma-
chiniste ; il reçut trente-trois florins pour son salaire.
Pendant qu'artistes et ouvriers consacraient tout leur
temps à l'établissement et à la décoration du théâtre , les
acteurs s'appliquaient à l'étude de leurs rôles , et ils exer-
çaient leur mémoire par des répétitions fréquentes. En
moins d'un mois et demi, du 1 8 mars 1 508 au 29 avril
1 509 ^, on en compte sept toutes suivies de la collation
«
i — L'unnée cominencail alors a Romans au 25 mars.
d'usage : c étaient des gâteaux , du vin , des fruits. Nous
voyons en effet par le manuscrit , que la moindre réunion
pour le moindre sujet, soit à la Maison-de-Ville , soit
ailleurs, était alors accompagnée de ces rafraîchissements
obligés *. Ces répétitions, ou records avaient lieu, comme
nous lavons dit, à lofiicialité ; le magistrat qui présidait
à ce tribunal et y rendait la justice au nom de TArche-
vêque , acteur lui-même dans la pièce , se prêtait avec
empressement à en faciliter la représentation.
Le costume était aussi l'objet de la sollicitude parti-
culière des acteurs. Je crois qu'il était à leur charge ; cette
dépense qui devait être fort considérable pour les quatre-
vingt-douze personnages du Mystère, ne se voit nulle
part dans le compte général. On y trouve bien quelques
étoffes payées des fonds de la masse, et remises, est-il dit,
à tel ou tel pour sa feinte ; mais on remarquera d'abord
que la plupart de ceux qui les reçoivent sont des plus
importants de la cité, et il n'est pas probable qu'ils les
aient employées à leur usage personnel ; ensuite ,
indépendamment des rôles réels de la pièce, le théâtre
présentait des personnages muets figurés par des man-
nequins ; des idoles , par exemple , qu'il fallait revêtir
i — Nous trouvons dans les registres de PHAtel-de- Ville que , d'après une
coutume immémoriale , le compte annuel du receveur était suivi d'un dîner*
£n 1513 , la guerre étant imminente et les circonstances très critiques , il
fut décidé que le repas d'usage n'aurait pas lieu^ mais, afin que cette privation
accidentelle ne tirât pas à conséquence pour l'avenir , on eut soin d'en con-
signer les motifs dans une délibération , dont voici les principaux passages :
« Vu la grande nécessité et charge du pays et le dangier en quoy le pays
ce est à présent , le Conseil arrête que le disner accoustumé de feyre après
cr la reddition des comptes tous les ans , soit pour ceste foys cassé et annullé,
« sans préjudicier es statuts et bons usages sur ce accoustumés de feyre. »
Registres consulaires ^ délibération du ^juillet 1515,
!l6
d'habillements souvent très somptueux et très cbers. C'est
sans doute pour cette destination que les étoffes en ques-
tion, qui sont ordinairement du satin ou du velours,
avaient été achetées, et elles sont mises dans le compte
sous le nom de l'acteur principal de la scène à laquelle
appartenaient ces espèces de statues. Hors ces rares ex-
ceptions, on peut affirmer que tous ceux qui ont joué
dans la pièce se sont habillés et accoutrés , comme on
disait alors, à leurs frais.
Au commencement de mai , grâce à l'activité déployée
jusques-là, tout était disposé pour faire la monstre du jeu.
Cette cérémonie était bien difierente du cry ou procla -
mation qui se faisait au début et avant l'étude du Mystère
et qui avait pour objet principal d'en donner connaissance
au public et de trouver des acteurs capables et de bonne
volonté. La monstre supposait au contraire les préparatifs
delà mise en scène presqu achevés , les rôles distribués et
appris et la pièce sur le point d'être jouée. C'était, en
quelque sorte , un échantillon offert aux yeux du peuple
de toutes les magnificences que Ton devait prochaine-
ment étaler à la représentation véritable du Mystère. A
un jour fixé (à Romans ce fut le six de mai) tous les ac-
teurs à cheval et revêtus du costume de leurs personnages
se réunissaient , au son de la trompette et au branle de
toutes les cloches, et cette brillante cavalcade parcourait
ainsi la ville , s'arrêtant de temps en temps sur les princi-
pales places , et annonçant officiellement à la foule ce
qu'elle savait déjà depuis longtemps, le sujet du drame,
l'époque du jeu, et sans doute aussi le prix des places et
toutes les mesuresde police arrêtées pourles trois journées.
Le mémoire ne parle de la montre qu accidentelle-
j
27
ment, à loccasion d une collation qu'on n'aurait eu garde
d'oublier ce jour-là, et qui y est portée comme article
de dépense ; mais voici un extrait d'un procès-verbal * re-
latif à un Mystère de St-Martin , composé par Andrieu de
la Vigne , poète du roi Charles VIII , et joué à Seurre en
Bourgogne en 1496, quelques années avant celui des
Trois Doms. Cet extrait suppléera, je l'espère, facilement
aux renseignements que l'objet spécial et tout financier
de notre manuscrit n'a pas permis d'y recueillir sur ce
point.
« A la louenge, gloire, honneur et exaltacion de Dieu,
« de la Vierge Marie et du très glorieux patron de ceste
ce ville de Seure Monseigneur Saint-Martin, Tan mil quatre
ce cent qiiatre vingt et seize, le neutième jour du moys
ce de May, avant-veille de l'Ascension , se assemblèrent
ce en la chambre, Maistre Andrieu de la Vigne, natif
ce de la Rochelle, facteur du Roy, vénérable et discrète
•c personne Messire Oudet Gobillon^ viquaire de l'église
c< St-Martin du dit Seure, honorables personnes Au-
ce bert Dupuys, Pierre Loiseleur, Pierre Goillot, Georges
ce Tesote, Pierre Gra vielle dit Belleçille^ bourgeois, et
ce Maistre Pierre Mazoye ^ , recteur des escolles pour
ce lors du dit Seurre , lesquels marchandèrent de leur
1 — Manuscrits de la bibliothèque du Roi, no 51 , Fonds , La Vallière.
M. Achille Jubinal a publié ce procès-verbal pour la première fois, Mystères
inédits du 15"*« siècle , t. i*»", préf. xliii.
2 — II est à regretter que le procès-verbal ne fasse pas connaître le
prix convenu avec Andrieu de la Vigne pour la composition du Mystère de
St-Martîn ; on aurait pu le rapprocher de celui qui fut alloué au chanoine
Pra pour le Mystère des Trois Doms , et cette comparaison aurait offert d'au-
tant plus d'intérêt que les deux ouvrages embrassant chacun trois journées ,
devaient être à peu près de la même étendue.
a8
« faire et composer ung registre auqael seroit couchée
ce et déclairée par personnaiges la vie Monseigneur Saint-
ce Martin en façon que à la voir jouer le commun peuple
ce pourroit voir et entendre facillement comment le noble
ce patron du dit Seurre en son vivant, a vescu sainte-
ce ment et dévostement; lequel registre fut fait et com-
ce posé ainsi qu'il appert cinq sepmaynes après le dit
ce jour
ce Quand le dit jour pour faire les monstres fut venu,
ce on fit crier à son de trompette que toutes gens ayant
ce parsonnages du dit Mystère s'assemblassent à l'eure de
ce mydi en Lomhardie * chacun acoustré selon son par-
ce sonnage. Après lequel cry faict se rendirent les dits
ce joueurs audit lieu, et furent mys en ordre l'un après
ce l'autre, monstre, acoustré, armé et appoincté si très
ce bien , qu'il estoit impossible de mieux , et est assavoir
ce quils estoient si grand train que quant Dieu et ses
ce anges sortirent du dit lieu chevaulchant après les au-
ce très, les deables estoient desjà oultre la tour de la
ce prison près de la porte du Chevaut blanc, prenant
ce leur tour par devers chelz Perrenet dePontoux, au
ce long du marché aux chevaulx, devant à la maison
ce Monsieur le Marquis par auprès des murailles, et de
Cl là tout le long de la grant rue jusques au lieu que dit
ce est, et n'y avoit de distance de cheval à aultre deux
ce pielz et demy, et se montoyent bien à environ neuf
ce vingts chevaulx. Laditte monstre faicte, etc. «
i — Halle aux fripiers.
^9
Le lendemain de la monstre, le 7 mai , eut lieu le der-
nier recors la répétition générale. Là, un scrupule un
peu tardif s'empara des commissaires. L'œuvre du cha-
noine Pra, même après avoir été si souvent retouchée,
leur parut demander, dans une partie du moins, un
nouveau remaniement. A leur avis , les rôles des quatre
tyrans laissaient beaucoup à désirer. Sous quel rapport?
En l'absence de la pièce , il n'est pas facile de le dire.
Peut-être le chanoine ne les avait-il pas tracés avec des
couleurs assez vigoureuses , et avait-il fait de ces person-
nages des tyrans trop débonnaires. Quoiqu'il en soit,
on résolut de faire radouber ces rôles : c'est l'expression
qu'on emploie , c'est-à-dire de les renforcer , et , malgré
le refus récent de Chevalet de coopérer au Mystère des
Trois Doms , ce fut encore à son talent qu'on eut recours
en cette circonstance , tant était grande , il faut le recon-
naître, la réputation dont il jouissait à cette époque.
Etienne Combez des Coppes, noble romanais, lui fut
donc député à Vienne ; il y passa quatre jours, et cette
fois le poète se prêta certainement au travail qu'on lui
demandait, puisque le compte porte sept florins baillés
à Mestre Cheçalet^ indépendamment de quelques repas
pris par lui et payés à part. Ce Combez jouait un rôle
dans la pièce; nous l'apprenons par un article de sa
dépense. Il paraît que pendant son court séjour à Vienne,
il avait fait une excursion à Lyon ; au retour de ce petit
voyage , et avant de partir pour Romans , il profita de
l'occasion pour faire corriger par Chevalet son rôle par-
ticulier en aulcuns passages et ce rhabillage , comme il
l'appelle lui-même dans la note écrite et signée de sa
main et annexée au compte général , lui coûta un teston ,
3o
pièce de monnaie équivalente à neuf sols ou aux trois-
quarts d'un florin.
Les derniers jours qui précédèrent les fêtes de Pen-
tecôte furent employés à terminer les préparatifs pour le
jeu du Mystère. Le 1 5 mai, les commissaires, en personnes
prudentes et avisées , font visiter par deux maîtres char-
pentiers pris hors de la localité, l'un à St-Marcellin, l'autre
à St-Antoine, les échafauds et le théâtre, afin de s'assurer
de la parfaite solidité de l'ouvrage auquel cette épreuve
fut favorable. Une sentinelle est établie à la porte prin-
cipale de l'enceinte avec mission d'en écarter les simples
curieux et d'en permettre l'accès aux seuls ouvriers que
la foule trop empressée aurait gênés dans letirs travaux.
Enfin arriva le grand jour de la représentation; j'aurai
peu de chose à dire de la pièce^ et on le conçoit ; le ma-
nuscrit se tait coniplètemënt sur l'effet qu'elle a produit,
sur le jeu des acteurs, sur tout ce qui se rattache au
poème; ce n'était pas là son objet. Faute de mieux, j'en
suis réduit à l'analyse très courte et très superficielle
qu'en a donnée en 1 787, dans les Affiches du Dauphiné,
l'auteur d'un article qui avait le Mystère sous les yeux.
ce II n'est pas possible , dit-il , d'assigner le lieu pria-
« cipal de la scène , car il varie sans cesse ; et la durée
ce de l'action n'est pas renfermée entre deux soleils, car
ce des émissaires entreprennent et terminent de longs
ce voyages pendant le cours de la pièce; la scène, ensan-
ce glantée par le martyre des Trois Doms, tantôt est à
ce Rome, tantôt à Vienne, tantôt à Lyon, d'autres fois
ce dans les Alpes , et cependant le théâtre représente sans
ce cesse l'Enfer et le Paradis, l'Europe , l'Asie et l'Afrique
ce qui sont cantonnées dans trois tours. On y personnifie
3i
des êtres métaphysiques ; par exemple , dame Silence
fait presque tous lés frais du prologue j Soûlas humain^
Grâce dwine et Confort diçin donnent du secours aux
< héros de la pièce et de l'ennui à ceux qui la lisent.
L'Enfer vomit des diables impatientans par leurs pro-
pos orduriers ; ces diables n'ont que des sottises à dire
c à la déesse Proserpine 5 qui, par un mélange singulier
de la fable et de la religion révélée, vient aussi figurer
sur le théâtre.
ce Parmi les quatre-vingt-douze personnages qui pa-
c< raissent dans le Mystère des Trois Doms , on voit la
ce Sainte Vierge et Dieu le Père ^. Les noms de plusieurs
ce de ces personnages sont d'une singularité remarquable ;
ce il y a un Brise-Barre, un Ferragus , un Mache-Bourre,
ce acteurs épouvantables , qui font parade de bravoure ,
ce mais qui prouvent qu'ils ne sont que cruels.
ce Les reliques des saints Martyrs étaient aussi portées
<e sur le théâtre de ces représentations ; il y a même sur
ce leur translation une pièce en un acte qui n'a pas été
ce jouée.
ce On sait par qui les rôles du Mystère des Trois Doms
ce étaient remplis , et l'on connaît le nom de l'auteur. L'of-
c< ficial de la ville , un ou deux chanoines, un cordelier
ce parurent comme acteurs. Cette pièce fut suivie d'une
ce procession générale et terminée par un Te Deum. ^>
L'orchestre des Trois Doms, à s'en tenir au Mémoire,
4 — Le Mémoire nous permet d'y ajouter Jupiter pour qui fui acheté un
dard.
33
aurait été de^s plus simples : quatre trompettes amenés à
grands frais d'un pays étranger , de Valréas , et quatre
tambourins pris dans la ville , auraient composé toute la
musique du jeu. Cependant il est probable que dautres
instruments en faisaient partie. L'orgue qui, au dire de
M. E. Morice, figurait toujours dans le Paradis comme
accompagnement indispensable des chants célestes, n'aura
pas manqué sans doute à la représentation de ce Mys-
tère, seulement le chapitre l'aura peut-être offert sans
en réclamer le loyer, et le manuscrit, qui se borne à
rapporter les sommes payées ou reçues, n'en aura pas
fait mention *.
J'abandonne au reste ces conjectures, pour arriver
au détail de la recette des trois journées, et ici rien n'est
donné au hasard ; tout est appuyé sur des chiffres.
Les chambres ou loges furent fixées à trois florins
la chambre pour les trois jours. Il y en avait quatre-
vingt-quatre fermant à clé , mais on n'en porte en recette
que soixante-dix-neuf , cinq ayant été cédées gratuite-
ment, une à Messieurs les Cordeliers, propriétaires du
local , une aux charpentiers constructeurs du théâtre ; une
aux commissaires, dont ils n'usèrent pas et qui resta à
louer; une au peintre François Tévenot, qui la prit à
compte pour loger certains de ses amis ; enfin une der-
nière qui fit double emploi ; c'est un nommé Claude
lo Pignère (le peigneur de chanvre sans doute) qui les
eut toutes deux et qui profita de l'erreur.
4 — A Vienne, à la Passion jouée en 1510, il y avait neuf trompettes ,
plusieurs autres instruments , des orgues et des chants. Voyez note B , à la
fin. )
33
Les soixante- dix-neuf chambres à 3 fl.
montent à 237 fl. » s.
Le 27 mai, le premier jour de Pente-
côte , les échafauds ou les gradins furent
mis à un sol par personnaige soit grant
ou petit; la recette fut de. 153 A
Le deuxième jour, le 28 mai, toujours
à un sol par personne , le produit fut un
peu moindre , seulement de 130 »
Le troisième jour 29 mai, le prix des
places fut réduit de moitié, et mis à un
demi sol par tête; on fit 160 7
Produit total de la représentation des
trois jours 680 1 1
On peut calculer très approximativement, au moyen
de ces chiffres , le nombre des spectateurs qui assistèrent
à cette représentation.
Celui de l'amphithéâtre ou des gradins est positive-
ment connu , savoir : à douze personnes par florin les
deux premiers jours, et à vingt-quatre le troisième :
Pour le premier jour 1 840
Pour le deuxième 1560
Pour le troisième 3847
Pour les chambres, la base de notre opération est
moins assurée; nous ne savons pas au juste combien
elles contenaient de places, mais il est très probable,
d'après le prix de trois florins pour les trois jours ou d'un
florin par jour, qu'elles ne devaient pas en contenir plus
de douze , autrement on y eût été à meilleur marché
qu'à l'amphithéâtre , ce qui ne devait pas être. Ces cham-
bres fermaient à clé, on pouvait y arriver à volonté; on
3
y était séparé du public et affranchi de la cohue et de la
gêne ; on doit donc raisonnablement croire que le prix
en était plus élevé cjue celui des gradins. Si ces observa-
tions sont justes, il faut compter six ou huit places seule-
ment par chambre, ce qui ferait sur les quatre-vingt-
quatre toutes occupées, quoiqu en réalité soixante-dix-neuf
seulement aient figuré en argent dans la recette, une
moyenne d'environ six cents personnes ; en les ajoutant
au chiffre de chaque jour, nous aurons :
Pour le premier jour 2440
Pour le deuxième 21 60
Et pour le troisième 4447
Total 9047
Remarquons que le troisième jour, le prix étant di-*
minué de moitié , le nombre des spectateurs des gradins
a suivi la proportion inverse et a été double. Aux deux
premiers jours, une partie des habitants s'abstinrent de
prendre part au spectacle , et l'enceinte était loin d'être
remplie. Ce fait, assez extraordinaire au premier aspect,
et en présence de la curiosité publique depuis plusieurs
mois si puissamment excitée , s'expliquerait peut-être na-
turellement par l'état misérable de la population décimée
et appauvrie à la suite d'une peste cruelle qui lui faisait
un devoir de la plus sévère économie. Le résultat de ce
troisième jour fut sans doute une leçon pour les direc-
teurs du jeu ; ils durent regretter de n'avoir pas établi de
suite la taxe modérée qu'ils adoptèrent plus tard , et qui ,
tout en ménageant les ressources des habitants les moins
riches, aurait procuré une recette plus abondante. La
ville de Vienne, l'année suivante, donnant une repré-
sentation de la Passion y semble avoir rais à profit cette
35
expérience. Le prix des chambres y est, à la vérité, plus
élevé quà Romans *, mais celui des gradins, c'est-à-dire
des places réservées à la classe la moins aisée , n'y est que
de deux liards ou d'un demi-sol.
Nous avons vu que le produit des trois journées était
de 680 fl. 11 s. 9 d. Après la représentation , cette somme
fut portée à 738 fl. 1 s. 3 d. par la vente à l'enchère de
différents objets débris du théâtre et des décorations, et
cette recette fut loin de couvrir la dépense totale dont
voici le chiffre :
Payé aux charpentiers le prix fait du
théâtre 412fl.
Plus, à titre de supplément
motivé par un surcroît de tra-
vail 30
Payé depuis le 14 août jusqu'au
3 mars 1508 268 11 6
Du 3 mars 1 508 au 26 mai 1 509 ,
veille de la représentation . . . . 352 2 7
Du 30 mai au 9 octobre 1 509, jour
du règlement définitif 673 10 1
Total. . . .1737 7, 2
A déduire la recette 738 13
Reste à la charge du chapitre et de
la ville 998 10 11
442fl. >3S. >3d.
Ainsi le Mystère joué à Romans a coûté dix mois de
i — Ces chambres se louaient pour toute la durée de la représentation ;
on payait à Romans trois florins par chambre pour les trois jours , et à
Vienne quatre écus au soleil , ou douze florins pour les huit journées ; c'était
par jour à Romans un florin , et un florin et demi h Vienne.
36
travail et 1737 florins. Si Ton veut savoir dans quelle
proportion ont été rétribués ceux qui ont concouru à sa
représentation , en décomposant cette somme on aura le
résultat suivant.
Composition du liçre des Trois Doms.
Payé au chanoine Pra
pour ses appointements . 1 59 fl. w s. w d.
Pour huit mois de dé-
pense à Romans j à 12 fl*
par mois. ..... 96 » w
Payé à Chevalet la pre-
mière fois , tout compris. 15 2 9
La deuxième. ... 12 3 »
Pour 42 mains de pa-
pier fournies au chanoine
pour son manuscrit. . . 3 3 »
Aux divers copistes des
rôles 1 5 w w
Total payé pour la com-
position du Mystère. . . 300 8 9 300fl.8s.9d.
TTièâtre , hois et fer , tentes et
accessoires.
Payé aux charpentiers
le prix fait 41 2fl. >3 s. « d.
Supplément . . 30
Pour creuser sous la
» »
A reporter. . 300 8 9
l
37
Report. . . 300fl.8s.9d.
plate -forme et pour les
fondations des échafauds,
88 jours à 2 s. 6 d. . 18 5 »
Autres travaux prépara-
toires, orme arraché, etc. 1 8 »
Frais de lacté passé
avec les charpentiers payés
à M® EscoflSler, notaire et
secrétaire du Chapitre, w 9 «
Frais de vérification de
l'ouvrage 2 4m
Payé à Guillaume Forés,
pour les tentes. . 68 11 »
A Leigre, pour le fer
des échafauds, de la plate-
forme et des chambres. . 7S 1 1 m
Pour boucher les trous
des gradins, clés perdues et
refaites , porte d'entrée des
gradins 3 9»
Pour réparations aux
murs et aux toits des Cor-
deliers 31 10 >^
Total. . . 64.^ 7 >3 645 7 ^>
Décorations , machines et accessoires.
Payé au peintre Tévenot
ses appointements et ceux
A reporter. . . 946 3 9
38
Report. . . 946fl.3s.9d.
de son apprenti. . 1 00 w »
Sa dépense et celle de
son apprenti .... 42 ^ «
A l'borloger-mécanicien
Rozier 33 « »
Sa dépense pour un mois. 6 >3 w
Couleurs , ingrédiens ,
journées employées aux
décorations 474 1 5
Aux quatre trompettes
de Valréas 50 w w
A l'exprès qui fit le
voyage de Valréas ... 4 ^ »
Aux quatre tambourins
de Romans 36 » w
745 1 5 745 1 5
Dépenses générales.
Payé à Sanche Dijon ,
bourgeois de Romans ,
qui remplissait les fonctions
de directeur du jeuj quatre
mois à 4 fl. 6 s. par mois. 18 ^y «
Les commissaires ne
reçurent rien, mais trois
d entr'eux ayant été prépo-
sés après le jeu au règle-
ment de tout ce qui restait
À reporter. . 1 691 5 2
à payer et à surveiller, on
leur alloua, sur leur deman-
de, 1 florin à chacun pour
trois mois 3m»
Payé à Jehan Milliart,
ses appointements comme
receveur du jeu . . . 11 w »
Payé pour toutes les
collations 13 7 >3
39
Report . 1691fl.8s.2d-
4S 7 » 4S 7
»
Somme égale 1737
w
Avant de passer à la lecture du Mémoire, on sera, sans
doute, bien aise de connaître la valeur de ces 1737 florins
convertis en monnaie actuelle , et de se faire par là une
idée de la dépense que représente aujourd'hui cette
somme. D'après un travail qu'on peut lire à la fin de ce
volume * , le florin de 1 S 09 valait 8 fr. S 9 c. Ainsi, les
1 737 fl. 2 d. font un total de 1 4920 f. 94 c.
Le chanoine Pra
a reçu pour ses hono-
raires 255fl. >is. >>d. soit 21 90 f. 60 c-
Chevalet ... 27 5 9 — 236
Les copistes , y
compris le papier . 18 3 » — 156 79
— ^— ^— ~-— '— ^^-^^— — ^— ^^ -
A reporter. . 300 8 9 — 2583 39
1 — Voyez la note C sur la conTersion du florin de 1509 en monnaie du
jour.
4o
RepoH. .300 8 9 soit 2583 39
Le théâtre ( bois ,
fer, etc. ) a coûté. . 645 7 « — 5S45 50
Les décorations et
machines .... 655 1 5 — 5627 45
Lamusiquedujeu 90 m « ^— 773 10
Enfin j les dépen-
ses générales ... 45 7 » — 391 50
Totalégal. . . 1737fl.»s.2d.— 14920 f. 94 c.
ilÉ-C^-^^
^^ CONCLVSION ET DESPENCE FAICTE
PÔ LE lEV ET MISTERE DES TROY DOMS
DE ROMÂS DE LAN iSop.
IHS
EMOYRE cornet lan 1508 & le jourdejiilliet
furent afanbles Mefsieursde Chapitre, Mefsieurs
de la chapelle San! Morys ^ de leglifse de Mons'
Sant Bernart & les Cofses ' de la ville de Romans
anfamble plufsieurs abitans de la dite ville en-
tant qui fut conclus & conckiarêt tous anfamble de fere fere le
liure pour joyer le jeu des Trois Martirs nomes fant Seuerin
Exupere & Phelixien auefques les paches'yfy dcfous efcrlptes
& déclarées & fut donne charge a Monfieur le chanoyne Pra * de
Grenoble de fere le dit liure cornet code note recepte ^ par les
mains de mettre Efcofery fecreteyre de Mefsieurs de Chapitre.
Et primo fut dit que Mefsieurs de Chapitre & feux de Sanl-
Morys payront la moytie de toute la mifse & defpance que fe
fera lanl pour fere le dit liure que pour fere joyer le dit jeu fet
ad sauoyr que Mefsieurs de Chapitre payront les deux tiers de la
moytie, & Mefsieurs de la chapelle Sant-Morys payront le tiers
de la moytie. Et par aufy la Ville payra lautre moyiie de la dite
defpanre.
1 — Voyez , à la fin , la note D.
â — Consuls.
3 — Les coDveDlions , mol patois dérivé du latin pactum.
4 -^ Voyez , à la fin , la note E.
5 — Reçue.
44
FI. S. D. M.
de Vienne, tan pour fa venue que pour fon
retour pour ce qui! ne volit pas befognier
auefque le dit chanoyne Pra, môte x fl. yiij f.,
môte la moytie v iv
>»
Paye le dit jour a Pierre Lofte du Chapei
Rouge de Romans pour les defpans du dit
meftre Ghiuallet, môte xxj f., môte la moytye
de la fome et ce pour la part de la ville. . . » x vj
»
Paye le xxvij™® jour doft pour ugne colacion
fecta chez Mefsire Claude Gonton en vifîtant
le Hure desTroys Martirs, môte ij f. iij d. et par
aufsi môte la moytie » j j j
Paye le darnier jour doft audit Honfieur le
chanoyne Pra en deducion de ce que Ion luy
pora deuoyr a caufe dudit liure la fome de
XXX fl. , et pour aufsi monte la moytie. . . xv
» » »
Paye le dit jour a Giraud Guîgo ofte des
troys Roes de Romans pour xviij jour pour
les depans fet par le dit chanoyne et fon chi-
ual a commenfant le xiv™^ jour doft et fini-
fant le darnier jour doft , môte xij fl. et pour
aufy môte la moytie vj » » »
Paye le dit jour a meftre Jehan Aftier pour
troys mans ^ papier pour fere le dit liure ^
môte ij f. et pour aufy môte la moytie la fome de » j » »
Paye le iij jour de nouembre a Monfieur le
Pagene xxvij iv vij j
1 — Mains.
45
FI. S. D. U.
chanoine Pra pour fes depans et de foncière pour ce
qui fut acorde auefque iuy de luy payer chefcun
moys xij fl. a comenfant fon terme le jour fant
Syniond et Juda iv"^* de nouembre 1508 et pour
ce Ion luy auenfat pour ung moys xij fl. et pour
aufy môte la moytie v j » » »
Paye ledit jour a Jehan Milliart pour troys mans
fin papier pour fere le dit Hure, môte ij f. iij den.
môte la moytie pour la part de la ville. . . . » j j j
Paye le xiij*"* jour de nouembre a Ponfon RoUan
en deducion des rôles dudit liure môle a la part
de la ville la fomme de ij >» » »
Paye le iv"* jour de décembre a Monfieur le
chanoyne Pra pour les depans de ung moys a venir
la fome de xij fl. et pour aufy môte la moitié. vj »
Pagene xvj iij x »
I — Porter.
* — Aux Cordeliers.
3 — Les répétitions.
» »
Paye le ix jour de décembre a mefl;re Jehan
Âftier pour ugne peau de parchemyn pour courir
les linres des Troys Martirs, môte vj liards et pour
aufy môte la moytie » « i\ »
Paye le xxiij de décembre a Ponfon Rollan en
deducion des rôles du dit liure et fe pour la part
de la ville la fome de ij » » »
Paye le dit jour pour charbon pour pourter *
o Gourdelliers * pour faire les record', môte ix
liars, môte la moytie » j j \
Paye le xxx de décembre a Gaffiot, a Jehan Roux
46
FI. S. D. M.
Roux et a Perart cbappuis pour le vynage * de
ce quillon pris a preffet de fornir de boes et de
fere les echafaux la fofne de vj f. , et pour aiifi
môle la moytie » iij » »
Paye le dit jour darnyer efcript pour ugne
colacion fecla en la nieyfon de la ville quant Ion
vaquet pour eferipre les articles du prefat des eclia-
faux, môte xx den., môte la moytie »
»
Paye le fegond jour de januyer a Glaude Motias
pour pourter deux lettres raifsoires lune a Mon-
fieur de Cruas et laulre a meftre Francès le peyntre
pour le fere venyr pour fere les feynles , môte vij f. ^
et pour aufy môte la moytie » iij vj
Paye le v de januyer pour deux fomas ^ de
boes et ung feys ' faguos pour fere les recors a
rOffîciala *, môte ij f. viij den., et pour aufy môte
la moytie » j iv
»
»
Paye le vj de januyer a Monfieur le chanoyne Pra
pour les depans de luy et de fon clerc pour ung
moys a venir la fofne de xij fl. , môte la moytie. . vj » » »
Paye le xj de januyer pour de cbarbon pour fere
les recors, môte v liars, et pouf aufy môte la moytie » » vij j
Pagene vj ix iij j
1 — Pot de vin à Toccasion du marché fait avec les charpentiers. ( Lacombe , Diction-
naire du vieux langage ; Roquefort , Glossaire de la langue romane* )
2 — Charges de bois.
3 — Un faix de fagots.
4 — ^ rofficialité , tribunal de l'archevêque de Vienne à Romans.
47
FI. S. D. M.
Paye ledit jour pour troys homes les quieux *
copareat les branches bafses des hormes des
Courdelliers, niôte vj f., môte la moytie. ...» iij » »
Paye le xxviij de januyer pour ugne colacion
fecta en la ineyfon delà ville en releuantplufsieurs
fauttes o iiure du fegond jour, môte ix liars^môte
la moytie » j j j
Paye le vj jour de feurieraMonfieur lechanoync
Pra pour fes depans de luy et de fon clerc pour
ung raoys a venir, la fofne de xij fl., et pour aufy
môte ia moytie vj
» »
Paye le xvij de feurier pour boes pour fere les
recors vj liars môte la moytie , . » » ix »
Paye le xxiv de feurier pour defpance fecta en
la meyfon de la ville et autre part pour ce que Ion
a vaque certans jours et nuys pour adrefser le
Iiure du premier jour, môte en dus les chandelles
et fe outre les colacions dauant efcriptes , môte
xxij f. iij den. et pour aufy môte la moytie . . • » xj j j
Paye le premier jour de mars pour defpance
fecta en la meyfon de la ville et autre part pour
ce que Ion a vaque certans jours et nuys pour
adrefser le Iiure des deux jours , môte enclus les
chandelles iv fl. v f. v ]den. , et pour aufy môte
la moytie y y ^"j j
Paye le dit jour pour apointement fet auef-
que Monfîeur le chanoyne Pra pour réfère les
Pagene ix vj viij j
t — Lesquels.
48
FI. S. I). «.
roUes des troys jours encius les roUes de la
tranlacion * , inôte ix fl. , et pour aufy môte la
moytie la fome de . . iv vj >> »
Some grofse les fine pagenes *darrieres efcrîptes que fe môte
par compte fet le premier jour de marslan 1508 enlameyfoD
de Monfieur Glaude Conton en la prelanfe de Monfieur Mefsire
Jacques du Plaflre^ Monfieur Glaude Conton, Monfieur Anthoine
de la Gorone, fieur Romanet Bourgonyon et Jehan Chonet, et fe
môte la part de leglifse Ixvj fl. vj den. ^ et la part de la ville fe
môte Ixvj fl. vj den. de la quelle fome leglifse a paye et fet fin de
leur part et Jehan Milliart refsevor' de la ville a paye la part de
la ville.
Ensuit le compte defe que Ion a acheté a Lyon et autre
part pour fere les feintes du jeu des Troys Mardrs le
xiij™® jour de januyer lan 1508. .
Et primo tornefol vj liv. iij quarts cofte par
compte fet iij ij ix
Plus ocre jaune vîj liv » vj »
».
»
Plus feruza * xv liv vj j"j » '^
Plus efpongues * xij liv iv vj » »
Plus foUies ® de fert blanches ce , môte. . xvj iij » »
Pagene xxx vjij ix »
1 — Il parait qu'indépendamment du Marljre des Trois Doms , le chanoine Pra avatl fait
une |)ièce sur leur translation. L'auteur des Affiches du Dauphiné, de 1787 , dit qu'elle était
en un acte et qu'elle ne fui pas jouée.
2 — Les cinq pages , du latin pagina.
3 — Receveur.
4 — Géruse.
5 — Eponges.
i» — Feuilles.
49
FI. S. D. M.
Pliii^ foliies dor fftoces troys grofses , môle, v iij » »
Plus acque * ligne liv j x vj
Plus orpiment vj liv j ^j
Plus vermelhon vj liv ij ij »
Plus or (in vj c , môle xvj
cofton *
i -r* i'igtiore la sigtiifîeation de ce mot.
2 — Minitim , peiiilure rov^e.
3 — La voiture , le porJ.
4 — Coàteiil.
4
j»
M »
Plus myne * vj liv » xj » »
j»
n h )$
Plus or paly vj ce v'j vj » »
Plus argent i j c » x » »
Plus pour les dépens de meftre Francès le
peyntre quil fit a Lyon » vj » »
Plus pour la viture ' des coleurs defsus ef-
criptes, môte j i^j vj »
Plus acheté a Romans le xx jour de januyer
lan 1508.
Et primo quatre rames papier de trafse
j vj » «
Plus viij mans papier depyngifer cofton » viij » »
Plus colle-forte xxxv liv. et demi, cofte. . iij vj » »
Pagene xi iij vj » »
5o
FI. S. D. M.
Plus quatre mornes * de fèrt pour les otys ^
de meflre Francès » U » »
Plus paye a Maron pour oquns otys quil a
fet pour les fufees et quarons ' » ix »
»
Plus a Coanera *pour deux tonbarelas ^ ter-
ra grafse, roôte » iv » »
Plus pour una fema que pourtat la dita terra. » » vj »
Paye le y de feurier pour demy balaton ®
charbon de pierra * j "j *
Plus pour ugne fye ^ pour cubler plufsieurs
méfiions ^ ^j ^ ^
Plus pour plufsieurs pos et houles * de terra. » v v »
Plus pour ij liv. huille oliva » j ix »
Plus pour ij liv. grefsa blanche » ij '* ^
Plus pour cordes et fils de Polomart. . . » ij vj »
Plus pour deux balatons » j iij »^
Pagene ij vij vnj »
1 — Quatre liens de fer.
2 — Pour les outils.
3 ~^ Fusées et traits d'arbalète , malras.
4 — Mois patois , à queue noire ; c'était sans doute le sobriquet du Toiturier.
5 — Mot patois , deux charges de tombereau.
6 — Mot patois , petit baquet.
7 — Je ne connais pas parfaitement la signification de ce root; d'après le sens du reste de
la phrase , on devrait entendre par-là une sorte de tamis pour passer différentes mestions ou
mélanges. Le mot ciibler qui s'y trouve aussi est en patois l'infimtif du verbe français cribler,
8 — Pots et marmites ou vases de terre ; houle , mot patois dérivé du latin olla.
5i
FI. S. D. M.
Plus pour ugne de pour an fermer les coleurs
dedans ugne arche * » » vj »
Paye le vj jour de feurier pour ung cubie *
pour pafser le gyl ' » j » »
Plus pour vij charges de gyt que Ion a acheté
a Grenoble que cofte randu a Romans . . . vj » » d
Plus pour deux balatons pour pourter le dit
gyl » j "ij >»
Plus pour ugnemafse pour rompre le dit gyt. » » iv m
Plus pour demi liv. huille de noes ^. . . » » vj »
Plus pour vj liv. chandelles pour ce que
meftre Francès befognye de nuyt môte. . . » vj >» »
Plus pour j liv. et demi fyes * pour fere les
pinfeaux » j vj »
Plus pour j liv. et demi fils d'arbalefle pour
fere oqunes cordes ^ U ^j ''
Plus pour ugne palle de boes ® . . . . » » iij »
Paye a Jehan Roze pour ix jours et demi
Pagene vij j x »
1 — Un coffre.
2 — Mot patois , un crible.
3 — Le gjrpse ou plAtre.
4 — De noix.
5 — Soies de porc dont on faisait les pinceaux.
6 — Une pelle de bois.
D2
FI. S. D. M.
quilla vaque tan pour pâter ' la terre grafse
que pour piquer et pafser le gyt par compte
fet le ix de feurier, môle j ^j ^j **
Plus paye a Guillaume Molin pour deux
jours quilla vaque pour piquer le dit gyt. . » iv » ^
Plus paye a Guigo le carlièr pour troys jours
quilla vaque pour eyderameftre Francès pour
compte fet le X de feurier, môte » \ vj »
Plus paye le x de feurier pour faguos pour
fere feu pour defachier * les moles ' de perfo-
nages des feyntes, môte j» v » »
Paye le dit jour a Lorens Gontier pour ugne
dozena linfoux ^ de troys telles ^ pour les dites
feyntes que cofton v » » »
Paye le dit jour a Anthoinç Mornet pour
ugne rame papier du gros epinglier de la
petite forme pour les dîtes feyntes . . . . j vj » »
Paye le dit jour a Eray Olivyer de fant An-
thoine pour ugne rame et demi papier de la
grant fourme et fort blanc pour les dites
feyntes, môte i'j >' »> *
Paye le ditjour pour ugne liv. fyra gommât
Pagene xij viij » »
1 — Pour pétrir.
î — Pour sécher.
^ — Les moules des personnages des décorations.
4 — Pour une douzaine de draps ou linceuls.
5 — De trois toiles.
53
FI. S. U. M.
que prit niellre Francès de Jehan Milliarl ,
môte » iv >» »
Paye le xv de feurier a Romanet Bergonyon
pour ce que Ion ly donat charge dacheter en
Auîgnyon finquante liv. fopeflre ^ & pour
XXV liy. fouffre jaune , môte par compte fet
enclu la vytura & randu a Romans la fome
de viij vj îij w
Paye le dit jour a mettre Amyen Gregoyre
pour xix liv. & demi pour goufses & frètes de
fert * pour les dites feyntes, môte . . . . j vij vj »
Plus paye le dit jour pour ugne bachafse '• >' j » v
Plus le dit jour a Bifsa lartillieur pour ung
patron de garot de boys » » vj »
Paye le dit jour pour ugne liv. fils de Polo-
mart outre le dauant efcript » j iij »
Plus paye le xvij de feurier a Guigo le car-
der pour vj jours quilla vaque pour eyder a
mettre Francès & fe ôtre les journaux dauant
efcript , môte j ix » »
Paye le dit jour a Jehan Roze pour vj jours
quilla vaque pour eyder a mettre Francès & fe
outre les jornaux dauant efcripts^ môte • • j » » »
Pagene xiij v vj »
1 — Salpêtre.
2 — Pour liens et anneaux de for.
3 — Mot patois : petit bassin en bois ou en pierre.
54
FK S. D. ■.
Paye le xix de feurier pour xviij fas de char-
boD pour defacher les moles de feyntes, môte. » vîj vj »
Paye le dit jour pour quatre dozenes de ba-
fanes jaunes de cuyr pour fere les cors des
feyntes , môte v » » »
•
Paye le xx feurier a raeftre Âmyen Gre-
goyre pour xx liv. dourage de fert pour les
feyntes pour les tours & fe outre la fome dauant
efcripte j viîj » »
Paye le xxij de feurier pour ugne rama
etrafse blanche pour les dites feyntes ...» v » »
Paye le xxiîj de feurier a mettre Amyen Gre-
goyre pour xj liv. frètes & autres ourages de
fert feâes pour les dites feyntes & fe outre les
fomes defsus efcriptes , môte » xj » »
Plus paye le xxiv jour de feurier a Guigo le
Cartier pour vj jours quilla vaque pour eyder
a meftre Francès & fe outre les journaux dar-
riers efcripts , môte j ix » »
Plus paye le dit jour a Jehan Roze pour tJ
jours quilla vaque pour eyder au dit meftre
Francès & fe outre les journaux damiers ef-
cripts, môte .... j »
M »
Plus paye le dit jour pour xj liv. fine ar-
cana * a Blafy Dupeyn , môte » vij vj »
Pagene xij » » »
1 — Arcane , mot patois qui signifie sanguine t sorte de schiste d'un rouge foncé qui sert
à polir les métaux et dont on fait des crayons.
55
FI. S. D. H.
Plus le dit jour a Falquat pour viij pos vin
eygre, môte » iv » »
Paye le dit jour a meftre Francès le peyntre
pour aler Anonay pour acheter ocunes fer-
rementes pour les dites feyntes >^îj iv
» }>
Paye le dit jour pour gros boes et pour
faguot pour efnyer les dites feyntes, la fome
de ij » ix »
En grofse les fomes darnierement efcriptes en troys follies
que Jehan Milliart a fourny par compte fet le premier jour de
mars lan 1508 en la meyfon de Monfieur Glande Conton en la
prefance de Monfieur Mefsire Jacques Duplaftre, de Mefsire
Claude Conton, Mefsire Anihoine de la Coronne, Romaoet
Bei^onyon et Jehan Chonet^ quefe monte cxxxv fl« xj H v j den.,
monte a la part de l'eglifsa Ixvij fl. ix f. xj den. , et autant a la
part de la ville que le dit Jehan Milliart a paye pour la dite ville,
et paye l'eglifsa fa part.
jËNSUiT le compte de fe que Jehan Chonet a deliure au
nom de Mefsieurs de chapitre et de la chapelle fant Mo-
rys et de la ville et fe outre les fomes contenues par
les comptes y fy dauant efcripts an fetuy prefens liure.
Et primo paye le tiers jour de mars de lan
1508 a Guigo le cartier pour vj jours quilla
vaque pour eyder a meftre Francès le peyntre
el fe outre les autres jours , et fe môte la
fome de j
IX » »
Page ne j ix » »
56
FI. S. D. M.
Paye le dit jour a Jehan Roze pour vj
jours quilla vaque comment defus, môte. . j » » »
Paye le dit jour Âmyen Gregoyre pour plw-
iîeurs ferrements de fert pour les tours et
tornelles et autres angins pour les dites feyntes. » y vj »
Paye le dit jour pour ugne charge terre
grafse, môte » j » »
Paye le dit jour a Franfon Dachier pour
ugne grant pierre carra pour efuyer les pou-
dres, môte » iij iij »
Paye le dit jour a Jehan Milliart pour fil de
fert, nionle » ij iij >*
Paye le dît jour pour ung quart fil de loton
acheté de lepinglier » m ix »
Paye le dit jour a Romanet Bourgonion
pour X onces fil blanc de coton '^ iij vij j
Paye pour ôles de terra le dit jour. ... » J ^j ■
Paye a Bifsa le dit jour pour ung dart pour
Jupiter » ij » »
Paye le vij™® jour de mars a Jehan Milliart,
pour deux liv. verdet pour les dictes feyntes
la fome de » x » »
Paye le ix™" jour de mars a Monsieur le cha-
noyne Pra pour le$ depans et defon clerc pour
Pagene iij v x j
57
FI. S. D.
uDg moys a venir la fome de xij » »
»
Paye le x"* jour de mars Amyen Gregoyre
pour ferlaines barres et frêles et autres chofes
de fert fectes pour les feyntes que pefsoDt ^
viij liv. , môte » viij » »
Paye ledit jour , a Guigo le cartier pour vj
jours quilla vaque pour eyder a meftre Francès
le peynlre, môle j ix » »
Paye ledit jour a Jeban Roze pour vj jours
quilla vaque pour eyder audit meftre Francès,
môle j»»»
Paye ledit jour a BlafyDupeyn,pour boliar-
miûi ^ et pour colon batu » j vj »
Paye ledit jour pour huile de noes . . . j » » »
Paye pour le manche de ung patron de
quarol , ledil jour » » iv •
Paye ledit jour pour deux pâlies de boes
pour cbavar ' o Gourdelliers » » vj
»
Paye ledit jour pour fucre candi .... » » vj >»
Paye ledit jour a Jehan do Peyie pour deux
onces terra meryla ou nieryta *..... » ij » »
Pagene xvj ix x »
1 — Qui pèsent.
2 — J'igoore complètement la signiftCiition He ce mol.
3 — Mot patois qui signifie crettser la terre , et qui dérive sans doute du latin cavare.
4 — Terre verte , couleur que l'on emploie h l'huile de lin.
L
58
FI. S. D. M.
Paye le xiv"** de mars a Jehan Roze pour
deux jours quîlla vaque pour eyder a meftre
Francèsie peynlre » îv » »
Paye le xvlj™* jour de mars pour fere Ireyre
et coper * le gros orme des Courdelliers que
pour le fere rolar ^ de fora la plafse, môte
par compte fet auefques Jehan Seuyn et An*
thoine Mornet , la fome de j viij vj »
Paye ledit jour a Guigo le carlier pour vj
jours quilla vaque pour eyder a mettre Francès
le peintre, môle j ix » »
I
Payelexviij™® jour de mars pour ugna cola- ;
ciou que ion Bt a loBciala 'en feyfant lo recorl '
que fe monte » vij ix »
Paye le xx™® jour de mars a meftre Efcofery
fecreteyre de Mefsieurs du Chapitre pour le
double quilla expédie contre les chappuis
tochant le preffet des echafaux , la fome de . » ix » »
Paye a Jehan Bogeloxxj de mars pour ugna
peau de veau quilla expédie a mettre Francès
le peyntre , que fe môte » vij » >/
Paye ledit jour pour vij liv. pâtes* ... » ij ix »
Paye ledit jour Amyen Gregoyre pour xv liv.
Pagene vj » » «
1 — Pour faire arracher el couper.
2 — Le faire rouler hors de la place ou de la cour des Cordeliers.
3 — A l'officialité,
4 — Mot palois qui signifie cAi/fbns.
59
FI. 8. D. H
& demy fert oure , môte j *U ^j
Paye le dit jour a Glaude Befonet pour xvj
longues coreyes ^ de molon & pour un grant
peau de moton , môte >» vj iij
1 — Courroies.
2 — Mot patois , pattlies.
3 — Chandelles de cire.
4 — Pour œufs.
5 — Fournis.
6 — Lonis le marchand de tTÎbles.
7 — Pour le louage.
»
»
Paye le dit jour a Moron pour quatre grans
talyoles ' de noyer »v w»
. Paye ledit jour a fieur Romanet Bourgonion
pour vj Ht. chandelles de fyr ' pour meftre
Francès. . . .' » yj » »
Paye le xxiij de mars a Loys Bernart pour
neteyer qtialre meyns de patron de pion, môle
marche fet » vj » »
Paye ledit jour pour eux ^ efpendis ' a
meftre Francès le peyntre pour les coleurs ,
môte » j ix »
Paye le xxiv de mars a Guigo lo cartier ,
pour vj jours quilla vaque auefques mettre
Francès lo peyntre ....:.... j ix » »
Paye le dit jour a Loys lo cublier • pour
lo loyas ^ de deux jours de fon cbeual que lo
Pagene v j vj »
6o
FI. S. D.
feruiteur de meftre Francès le peyntre lo me-
nas Anonaypouraler quérir oqune ferrements
pour les feyntes, môle wv » »
Paye le xxvj de mars lan 1509 Amyen Gre-
goyre pour vj grans bojoux * & pour quatre
grans platines de fert feâes pour paradis que
pefsont XV liv. & demi , môte j iij vj »
Paye ledit jour a Maron pour deux virolles
pour paradis, môle » J
Paye le xxviij de mars a Guillaume Pateru
pour xj liv. colla noyra J j
1) »
» »
Paye le dit jour audit Guillaume Pateru
pour iv liv. alun , môte » v » »
Paye lo dit jour a Anthoine'Mornet pour
viij liv. lyege, môle » iv » »
Paye lo xxiv de mars a Tbenemon lo merfier
pour ugna peau de moton & pour vj liv. de
retailles ' de cuyr » v » »
Paye le dit jour pour demy liv. dhuyile de
noes & pour un manche de boes pour lo pic
de fert , môte » » ^'j »
Le compte dos papiers que ay ballye a Monfieur
Pagene iv j » »
1 — Je crois que c'est le vieux mot français bougon , qui sigoifie verrou , boucle de fer,
Laconibe , t. II.
2 — Retaille de cuir.
6i
Fl. S. D. M.
le chanoyne Pra pour fere tan le livre que
rôles des Troys Doms.
Primo j main papier pris le 30 de octobre
1508 n )) ix »
Plus deux mains papier le il de nouembre
1508 * j ^'j »
««»
i^lus troys mans papier le xxj nouembre
1508 X U "j ^
Plusquatremans papier le xxix de nouembre. » iij » »
Plus deux mans papier le xix décembre . . »> j vj »
Piusdeuxmanspapierlexixde januier 1508. » j vj »
Plus troys mans papier le 30 de januier » ij iij »
Plus quatre mans papier le 13 feurier . . » iij » »
Plus cinq mans papier le 15 feurier ...» iij ix »
Plus troys mans papier le 21 feurier . . . » ij iij »
Item del pour vj mans do grant papier et ij
mans do petit papier pour fere lesliures, pris le
ij de mars J J vj '^
Item det pour j man papier pris le vj mars. » » ix »
item det pour iv mans papier pris le xxix de
mars » iij o >i
Somme grofse iij fl iij f.
i_
62
PI. s. D. H.
Item plus fe que a pris meftre Francès le
peynlre, v mens papier trafse que pris Sanche
le viij.de mars » j "j *
Item det pour ugna aune rubau large me
parte de foye pris le xvij de mars 1508 . . » ij
» »
Item plus det pour v liv. brefîl que pris le
XX mars 1508 ij xj
Somme grofse vj fl. vj f.
Paye le xxx de mars pour deux grans oies
et Iroys petites de terra » j "j
»
• • • •
Paye le dit jour pour ugne liv. de polomart. » iij iij »
m
Paye le dit jour a Symonet pour deux mans
papier depinglier de la grant forte , môte. . » ij » »
Paye le dernier jour de mars pour vj omes
pour cliauer de paradis en anfert deibus la
plate forme, môte par compte fet auefques
Sanche , la fome de j vj p »
Paye lo dit jour a Guigo lo cartier pour vj
jours quilla vaque aves meftre Francès lo
peyntre j î* » »
Paye le dit jour a Grant Jehan pour ung
quintaux croches quilla efpendi o chappuis ,
môte par compte fet auefques fieur Jehan
Vache j vj iv »
Paye le fegond jour dauril pour plufienrs
Pagene v iij x »
63
FI. S. D. H.
fiolles de vere que meftre Francès le peyntre a
fet fere , môle par compte fet, prefans fleurs
ADlhoine Moraet et Sanche Dijon , la fôme de j j » »
Paye le dit jour a Jaques Simond potier
pour oqun curage de fert blanc que meftre
Francès lo peyntre lui a fet fere » iij » »
Paye le dit jour a Monfieur le cbanoyne
Pra de Grenoble en deducion de ce que Ion
Iny det pour fa vacation quilla fet comment
cofte quittante de la fome de xxx » » »
Paye le tiers jour davril a Micbaut Mufy
de Perins , pour deux tefes * de boes pour
efuyer les feyntes presen Benoyt Goffîo, la
fome de ij m » »
Paye le iv"® jour dauril a Claude Tliomet
pour les dépens do peyntre de Vienne, lequieu*
peyntre Ion auait fet venir pour eyder a meftre
Francès et fut avife que Ion nen auet pas
meftier ' et pour ce fut dit de luy payer fes
dépens, môle . » iv » »
Paye le dit jour a Jacques Bonteu Guenyer
de Roman, pour v cors ^ feyns enclus certans
cuyrs et colla que fe môte par compte fet,
prefen fleur Jehan Vacbe , la fome de . . . xj w » »
Paye le vij"" jour dauril a Guigo lo cartier ,
Pagene xliv vîij » »
l — Pour deux toises de bois.
4 — Lequel peintre.
3 — Besoin.
4 — Pour cinq corps saints.
64
Fl. S. D. H.
pour V jours quilla raque pour eydera meftre
Francès le peyntre, a reyfon de iij f. vj d. par
jour, môte j v vj »
Paye le dit jour a meftre Perdrychoo noteîe
de Romans, pour copier le liure de la fegonde
journée, la fôme de ij iv
» »
Paye le dit jour a meftre Jaques Beîfle noiere
de Romans, pour copier le liure du premier
jour , la fofiÊiie de ij ît » »
Paye le dit jour a meftre Girart Rofl^ing
noiere de Romans , pour copier le liure du
tiers jour des Martirs, la fome de .... ij tv » »
Paye ledit jour pour ung balaton et pour
deux pales de boes pour delranper le brefilz. » j iij »
Paye le dit jour pour demy liv. Gl de polo-
martet pour demy liv. huiilede noes, môte. » j » »
Paye le dit jour Amyen Gregoyre pour vj
grans veroux et pour quatre grans barres de
fert pour les trébuches que pefsoni ix liv. ,
môte ... » ix » »
Paye le dit jour pour oies de terra ...» j » »
Paye le dit jour o ferviteur de meftre
Francès le peyntre, en deducion de ce que Ion
luy pora deuoyr, la foine de
Paye le ix™® jour daurilz pour une colacion
Pagene ix v ix »
l
65
FI. S. ' D. M.
fe6b o recors a Toficialarie >> vij « »
Paye le x"** jour daurilz a Jehan Rofier
dAnonay, en deducion de xj efcus a reyfon de
troys florins par efcu a caufe de plufieiirs
ferrements et autres chofes nefeferes pour les
feyntes quilla promis de fere dedans ung
moys cornent cofte note recepte par les mans
de Roman Tbome , et lui fut paye comptant
ix florins en deducion de la dite fome defus
efcripte et par anfy môte la fome de . . . ix »
))
Paye le xj"** jour daurilz a Monfieur le cha-
noyne Pra pour fes dépens de luy et de fon
feruiteur pour le prefenl moys daurilz , la
fome de xij
).' )) »
Paye le xij"* jour daurilz pour ugne co-
lacion feâa quant Ion fit plufieurs memoyres
pour trametre a Lyon pour auoir de fatyne-
ryes ^ et de perruques et pour fere marche a
Grant Jehan pour fournyr de faraliies' pour
farrer les chambres des echafaux , que môte. » j \ »
Paye le dit jour pour deux talyoles' de boes
pour paradis
w 1 » »
J
Paye le dit jour Amyen Gregoyre pour
quatre grans barres de fert a claueta , pefsant
vij liv. , pour lous trabuches ^ « vij
Pagene xxij iv x »
;) )»
I — Etoffes de satin.
4 — Serrures pour serrer.
3 — Poulies.
4 — Pour les trébucliots.
/
66
FI. S. D. M.
Paye le dit jour pour ugna man fin papier
pour meftre Fran ces lo peyn Ire ..... » » ix »
Paye le dit jour o Veryer, pour ugna
grofse pomma de verre pour Dieu le père
et pour ugna fioUa » iv » »
Paye le dit jour a Loys de la Faurya pour
ugna liv. verdet » iv vj »
Paye le xiv daurilz Amyen Gregoyre ^ pour
crelre * quatre grans barres pour lous
trabuches que pefsa troys liv., plus pour
quatre dymy grans barres pour les grans
trabuches que pefsont vj liv. et dymy, et par
anfy môte » ix vj »
Paye le dit jour a Guigo lo cartïer , pour v
jours quilla vaque pour eyder a raeftre
Francès lo peyntre , môte j v vj »
Paye le dit jour xiv™* daurilz, pour ugna
collacion feâa en feyfant lo recors a loficiak ^
môle » iij U *
Paye le xv dauril pour ugna colacion feâa
en feyfant lo recors , môte » v viij »
Paye le xvij dauril pour quatre grans barres
de fert pour la feynte de paradis que pefsont
Pagene iij ix j »
1 — Pour crotirc , alonger.
2 — La répétition à rofticialilé.
(J7
• FI. S. I>. M.
xxxj liv.^que Amyen Gregoyre efpeiidit le jour
defus efcript ij vij » »
Paye le dit jour a Guillaume Pateru, pour
dymy liv. goma arabica et pour ij onces goma
balgamine efpedy a nieilre Francès lo peyntre ,
iiiôte '' ^ij vj »
Paye le dit jour Amyen Grégoire pour la fer-
reura de troy peires dalles ^ dangel, marche
fet a '' ^j » »
Paye le dit jour pour una liv. huille de
lioes efpedi a meftre Francès » » viij »
Paye le dit jour a Blafy Dupeyn pour
troys xij*^" follies blanches Êiuces, môte . » ijj ix »
Paye le dit jour a Romanet Bourgonyon ,
pour ij ce petites taches ^ pour les cors feyns,
môte ^ j » »
Paye le dit jour o clotier pour demi c grans
taches pour les dits cors feyas » » iv »
Paye le dit jour a Glaudo lo mercier pour
quatre liv. retallies de peau blanche, môte . » j » »
Paye le xviij daurilz Amyen Gregoyre pour
xiv fert et pour vij chauillies de fert pour les
Pagene iij iv iij »
i — Pour trois paires d'ailes d*anges.
2 — Vieux mot frauçais qui signifie petit clou ou pointe ; il est dérivé de l'espagnol tacha»
(Lacombe , t. i.)
68
FI. S. D. M.
cors feynsy roôte marchefet a « v iij »
Paye le xviij daurilz pour troys quarts fils
de fert pour lesdiâes feyntesy luôte. ... » ij vj »
Paye le dit jour Àmyen Gregoyre pour ugna
fe(a * pour feyter les cors feyns , môte marche
fet » viij » »
Paye le dit jour a Thevenin lo merfier pour
vj liv. pales *, môle » j vj »
Paye le xviij daurilz a meftre Jaques Belle
pour plufsieurs obliges ' quilla refept pour le
dit jeu y môte par compte fet avec fieur Jehan
Vache la iome de. » vij » »
Paye le xx dauril o feruiteur de meftre
Francès le peyntre en deducion de fon feruifse
la fôme de îij » » »
Paye le xxj daurilz a Jehan Roze et a Be-
neyt fon compagnyon pour troys jours que
ung chefcun deux ont vaque pour chauer ^ de
fous la plate-forme 9 fet a fauoir jeudy van-
redy et famedy que font en iome vj jours et
fe outre plu£sieurs autres jours dariers efcript ,
môte par compte fet la Iome de j ^j ^
Pagene vj vj iij
»
•
1 — Mol palois f une scie pour scier,
â — Mol patois, cliiffoDS.
3 — Pour plusieurs eiigagemeots.
4 — Creuser.
»
[
69
FL S. D. M.
Paye le dit jour a Guigo le cartier pour vj
jours quilla vaque de fête femeyna pour eyder
a meftre Francès lo peyntre j ix » »
Paye ledit jour a Claude Motyes pour aler
Anonay pour apourter ugna partya des ferre-
mentes que Ion a fet fere a Jehan Rofier dA-
nonay pour les feyntes et a demore deux jours
pour aler que pour le retour, môte. ...» vij vj n
Paye le xxij dauril o guenyer de Romans
lequiel prit charge daler a Vyenna pour fere
fere ugne rapiera pour les feyntes , môte ce
que je luy efpedis la fome de ' . j ^.j
» »
Paye le xxiij daurilz a meftre Perdijon pour
ugna procura * que Ion fit a Àndrieu Dubois^
aliàs de Paris pour aler a Vaureas pour retenir
les tronpetes » j
» »
Paye le dit jour au dit Andrieu de Paris
pour les dépens de luy et de fon cheual pour
quatre jours quil demora alan et retournan
pour aler a Vaureas retenir les diâes tronpetes
môteenclusv liars que Ion payet pourpourter
la premiera lettra et par aufy, môte. . . . ij x iij »
Enclus loblige' de les diâes tronpetes. *
Paye a Petit Jehan larbaleftier pour le loyage
de fon chiual pour quatre jours que menât le
Pagene vj ix ix i>
1 — Une procuration.
2 — L'engagement.
70
FI. S. D. M.
dit Andrieu, môle '^ vij >^ »
Paye le dit jour au dit Andrieu pource qu'il
deliura a Honorât tronpete de Vaureas, en de-
ducion du marche quils firent enferable tan
pour luy que pour fes troys compagnyons, la
fome de iij » » »
Comment cofte quittanfa.
Paye le dit jour pour la colacion feâa o
recors le xxj daurilz et pour la colacion feâa
le xxij daurilz que fe môte en fome .•..*>' ix vij »
Paye le xxij daurilz Amyen Gregoyre pour
vj barres fort longues pour legrant trabuchet
et troys fantures * pour les troys angels aues-
ques les clauettes et quatre quantonyeres pour
defandre de paradis que pefsa tout anfamble
xxxix liv. j et pour ce je lui ay deliure la fome
de "j *U " *
Paye le xxvij daurilz pour xviij pos de vin ,
môte vj f. et pour troys f. que Ion leur deliura
pour le peyn et chert ' afeux qui drefarent
troys grans piefses de boes o Courdelliers pour
foutenir les tantes et cordes, et pour fe môte. j » *' ^'
Paye le dit jour a fieur Romanet Bourgonion
pour ung cabas pour antrapofer phifsieurs
utils, môte » iv » »
Paye le dit jour a Yiion Mornet et a lepin-
Pagene viij xj vij »
% — El trois ceintures.
2 — > Pour le pain et la viande.
V
FI. S. D.
glier pour v quarts fil de loton pour coufer*
les cors feyn s, môle » iv
1 — Pour coudre.
2 — Cordes et moufles.
3 — Une croix de bois.
4 — Raccommoder , réparer.
n
Paye le dit jour a Sanche Dijon pour quatre
cordes pour les mètre o cabas des boréaux ,
que fe monte » j )^
Paye le dit jour pour fere pourter plufsieurs
cordes & moffles ' de paradis jufques o Cour-
delliers pour fere drefser les troys piefses de
boes defsus efcriptes, nxonte » » iij
Paye le dit jour a Thomas le menuifsier
pour ugna croes ' de boes pour Dieu le père,
monte » ij »
Paye le dit jour pour faire adober * un pic
de fert pour chauer les feintes defous la plate-
forme, que monte » i iij
Paye le dit jour a fieur Romanet Bourgo-
nion & a Lorens Gontier pour vij peces de
lyege pour meftre o feintes, monte. ...» iij j
Paye le dit jour a Àmyen Gregoyre pour
ocuns ferremens fecrets pour les cors feyns
que meftre Francès le peintre iuy a fet fere ,
que fe monte >^ i'j »
Pagene j ij vij »
>\
»>
»
)/
7^
tf FT. S. D. H.
Paye le dit jour poi^r ugna charge de char-
bon pour les dites feyntes , monte. • - • » ij
» »
Paye le dit jour a Virafel pour ugna tonba-
rela^areyna, monte » j Wj »
Paye ledit jour a Arthaud Duchatei pour
teyndre dymy linfol en noyr, que monte. . x» j
» »
Paye le dit jour a meflre Michiel pour UBg
jour quil rabilliat lo couert do tynerys ^ do
Courdelliers j monte ». ij vj
1 — La charge d*un tombereau de sable.
S — Lieu où l*on fait le vin.
3 — Pour six gants de cuir.
4 <— Une douzaine de queues de vaches.
»
Paye le dit jour a Jehan Camus pour vj
guans ^ de cuyr tan pour les tyrans que pour
les boréaux , monte » vj » j»
Paye le xxviij d'aurilz a Guigo lo cartîer
pour V jours quilla vaque pour eyder a no^ftre
Francès le peintre j v vj »
Paye le xxix daurilz pour ugne colacion
feâa a loficiala en feyfant le recort du jçu ,
monte » iv i^ »
Paye le darnier jour daurilz pour vj chan-
delles de fyra que prit Sanche Dijon pour le
temple ^ que fe monte » kij iij »
Paye le dit jour a ^njdriçu de Gueçat pour
ugna xij"* coes * de vache pour Luxifer & Pro-
ferpyna , que fe monte » j »
Pagene iij iij iij »
»
73
Fl. S. D. H
Paye le darnier jour d'auvilz 9, Lpy& da U
Faurya pour ung efcu de fyra rouge pefsf^l,
vij onces & dyîny, & fe pour fêler* Paupy-
nyan • , monte » iij yj >
• Paye le dît jour a Marcel pour dymy liv.
cordes primes ' , monte. » » ix i>
Paye le dit jour a Gaillaume Pateru pour
troys onces eftorafy * cala my te >» iv vj »
Paye le dit jour au dit Pateru pour deux
onces momya^, monte '^ iij » »
Paye le dit jour a Denis Tren» pour ung fe-
cret de cuyr » iv w »
Paye le fécond jour de may a Glaudo lo
merfier pour deux peaux de parchemin . . » j iij »
Paye le dit jour a Âmyen Greçpyire pour
ung grant bofon & pour vj grans greppes ® &
manellyes pour le m,Qt0D & gr^nt trabiMchet 9
que pefsont vj liv. & dymy » v) v} ».
Plus le dit jour iMidît Gregoyre pour viij
barres &, deux frètes & trois veroulx & troys
Pagene. j xj vj »
1 — > Pour sceller. Voyez , à la fin » oote G.
2 — Papinien , personnage d<ï la pièce.
3 — Prim , prime , vieux mot français et patois , qui signifie mince , menu. ( Lacombe,
Dictionnaire du vieux langage , t. ii. )
4 — Résine du storax en larmes.
5 — Espèce de cire noire.
6 «— Une grande boucle en fer , bougon, ( Lacombe , l. n. ) Quant aux sijp greppes , ce
sont probablement des pièces en fer ; mais je n*ai pu trouver Le sens dç ce mot.
74
FI. S. D. M.
petites barres pour les monymens, * que pefsa
xj liv. & dymy , monte » xj vj »
Plus le dit jour au dit Gregoyre pour ugna
farallie ' pour le grant monyment . . . . » xj » »
Plus le dit jour paye au dit Gregoyre pour
vj grandes afpes ' pour le monyment & pour
plufsieurs cantonieres que pefsa tout viij liy.,
monte » viij » »
Paye le dit jour a Bonafoy pour x liv. bourra
pour les feynles » ij vj »
Paye le iv"** jour de may a fieur Romanet
Bourgonyon pour iv liv. chandelles pour mef-
tre Francès lo peyntre » iv » »
Paye le dit jour a Guillaume Forés pour
deux liv. alun j monte » iij » >*
Paye ledit jour a Barletier vj liv. bourra
de chardon pour meftre o feyntes . . . . » v
» »
Paye le dit jour pour demy liv. fil d'archa
pour les diâes feintes. . . ..... x j ix »
Paye le dit jour pour dymy liv. fil de Polo-
mart » » viij »
Paye le dit jour pour eux * pour les coleurs. » ij
» »
Paye le dit jour pour ung pot vin eygre. . » » vj »
Pagene iv j xj »
1 — Pour les tombeaux.
2 — Serrure.
3 — Happes , crampons de fer.
4 — Œufs pour les couleurs .
75
FI. S. 1). H.
Paye le dit jour a Jehan Reymond pour
ugne peau de molon » U ^'j ^'
Paye le dit jouralopitalierdeCharmen pour
deux grans corbeilles pour les fecrets de mef-
tre Francès lo peyntre , monte » x » »
Paye le dit jour vj hofaes pour chauer de-
fous la plate forme, monte j îij ** ''
Paye le v jour de may a Guigo lo cartier
pour vj jours quilla vaque fête femayna ,
monte la fomrae de j ix » »
Paye le v"® jour de may a Monfieur le cha-
noine Pra pour les dépens de luy et de fon
feruiteur pour le prefent moys de may , et fe
par les meyns de mefsire Glaude Conton , la
fomme de xij » >> »
Paye le vj jour de may pour la colacion feâa
o retour de les montres du jeu , et pour la co-
lacion feâa le vij de may o recort tan en
foyafses * fruyâs et vin, que fe monte par
compte fet ij j îîj »
Paye le dit jour pour plufsieurs jornaux
dômes, lefquieux ont chaue o Courdelliers
pour fere les fondemens des chafaux , com-
ment cofte parcelle efcripte de la mcyn de
Sanche Dijon , que fe monte la fomme de. . xj ix y> »
Pagene xxix x ix »
1 — Fouaces , sorte de gâteaux.
L
FI. S. D, U.
Paye le ix jour de may a Vallîer Obert pour
deux leftes de more qu'il fit pour mètre a la
tronpeta du gouerneur de Viefne , monte
marche fet auefques fieur Jehan Vache la
fomme de » viij » »
Paye le dit jour pour le dejeuuar de les
quatre tronpetes pour ce qu'ils firont les oba-
des le jour de la montre , la fomme de. . . » iij vj »
Paye le dit jour pour fere pourter tours ,
tornelles , pourtaux et autres chofes neceferes
pourle jeu, monte » *U " »
Paye le dit jour pour deux xij"** agullietes *
pour les cors feyns » j ^'j "
Paye le x de may a Jehan de Charmes pour
ugne pera foliers blancs dobles pour la feinta
de Monfieur Bonyer » vj vj »
Ci fen fuit la parfela de Jean Milliart de ce
que je ay balye pour les feintes ,
Primo a Monfieur Guillaume Alexis ij aunes
fatine ^ noyre pour fere le porpoin de fa
feinte , monte. j ij » »
Item plus a Monfieur Bonier pour la feinte
ij aunes j quart fatine blanche ..... j v ij »
Pagene iv v viij »
1 — Aiguillelles.
2 — Satin.
77
Fl. S. D. M,
Item plus pour ij c vergiene * fine pour les
diâes feyntes » x
» »
Item plus V perruques faufses pour les dic-
tes feyntes viij ix » »
Item plus pour xij aunes fatine blanche
pour lafeynte de Umbert de laMoneye, monte
enclus la coa ' et leftandar de Temperiere. . vij j » »
Item plus pour la feynte de Chofson x aunes
fatine troquine ' ^'j " » »'
•
Item plus pris dymy aune tafetas jone dore
pour fere lanftenye * de la tronpete que pour
du fil de foie rouge pour coufe ^ la diâe anf-
tenye J 'v vj «
Item plus pour la feynte de Pierre Rebate
pour vij aunes farge noire fine que a pris le ij
de may, coude la pièce xij liv. que monte v x » »
Item plus demy millier épingles pris le v de
may , monte » j ix »
Item plus le diâ jour vj dozenes foUie dor
fofse pris par ledit Sanche » j
» M
Pagene xxx j iij »
I — J*ignore la signifieatioii de eu mol.
t — La queue du manteau de l'empereur et son étendard.
3 — Je n'aî pas trouvé ce mot ; c'est peut-être le nom d'une couleur.
4 — Mot inconnu ; c'est sans doute un ornement atinché à la Irompetlc.
5 — Pour coudre.
78
FI. S. D. M.
Item plus pour iij plumes de coleurs pris le
vij de may î *U " '^
Item plus pour iij aunes cordon noir de
lane * , pris le x de may » » ix »
Item plus pour ce que Ion ma donc de ce
que Ion menlremit a Lyon pour aler query la
dite raarchandifse et fui conclus par prix fel
le fande ^ de Quafymodo me donner pour ma
poyne iij » » »
Somme grofse xxxvij fl. ij deu.
Monfieur le côfse ^ il eft deu a fieur Jehan Milliart la fomme
defsusefcripte de trenta fept florins deux denyers tournois petite
monnoye qu'il a fornys pour le jeu des Troys Martirs, comme
il cofte par la prefente parcelle de treze items. et en rapportant
la prefente lefdits xxxvij florins ij den. vous feront defduit
de votre compte; efcript ce 10 de may 1509, J. Vache.
Paye le dit jour a Piero Trena pour ugna
pera foliers eftafinyous ^ noirs pour la feinte
de M. Alexis d j i\ »
Paye ledit jour a Jehan Milliart pour pluf-
sieurs marchandifses que les commis luy don-
narent charge daler acheter a Lyon pour les
Pagene iv v vj i^
i — i De laine.
2 — Mot patois : le samedi.
3 Le coosai.
4 — J'igDore le sens de ce mol.
'9
feyates , cornent cofte par ugna parcelle que
fe monte conpte et areft fet la fomme de *
Paye le dit jour a Jofïrey Ponlerlat pour
deux aunes el ung tiers rouge ' de la roqua
pour dobier la feynta de Francès Sachon ,
monte par conte fet auefques Sanche Dijon la
fomme de ij vj
Fi. S. 1). n.
» i>
Paye le dit jour a Francès Sachon pour ugne
aune trois quarts et demy ferge de Mendes
pour dobier la Teynte defsus efcripte a raifon
de vij f. lonne j j j j
Paye le dit jour a fieur Eftienne Serein pour
fîng aunes frize noyre pour fere un abit a Pro-
ferpyne, monte a reyfun de vj f. par aune. . ij vj
» D
Paye le dit jour a Lorens Gontier pour ugne
aune vert cler niende pour mètre au defous de
labit de Proferpyne » vij » »
Paye le dit jour a Thevenin Honet pour
troys jours quilla vaque pour chauer defous la
plate-forme y monte .......... vij vj »
Paye le dit jour a Jehan Bo pour troys jours
quilla vaque pour chauer defous la plate-forme. » vij vj »
Paye le dit jour a Seuerin Ducheyfne pour
Pagene vij xj j j
1 — Ces articles étant rapportés ea détail plus haut , on n'en fait pas figurer le total dans
le compte.
2 — Espèce d'étoffes du temps.
8o
PI, s. D. H.
troys jours quilla vaque pour chauer defous la
plate-forme » vij vj »
Paye le xij® jour de may o guenyer de Ro-
mans pour lo refta de la rapiera que Ion a fet
fere a Vienna pour les feyntes. j ^j » »
Paye le dit jour pour quatre liures otopes *
primes pour les feyntes acheta de Pierre lo fi-
lour ^ , monte » j viij »
Paye le dit jour a Amyen Gregoyre pour
deux veroulx et deux pourtaus pefsant troys
liures pour le petit trebuchet , monte ... » iij » »
Paye ledit jour audit Gregoyre pour ugne
grande barre de fert pour mètre otour de pa-
radis et pour vj chauillies et un bojon de fert
pefsa tout X liv. , monte » x » »
Paye le dit jour au dit Gregoyre pour deux
grans bojons pour fere vyrer la gorge danfert
pefsa troys lîv. , monte » iij » »
Paye le dit jour a Jaques Palat pour aler
quérir a Perîns ung fes ' de jon pour meftre
Francès
Paye ledit jour pour quatre corde pour lyer
le fercle de la gorge danfert >> j
Pagene iij ix ij y»
» M
I — Etoupes Gués , menues.
1 — Lefileur.
3 — Un fnix de jonc.
8i
Fl. S. D. M.
Paye le dit jour pour xxiv acrepes * pour
meftre dedans les gans agus *, lefquieux Ion a
paye a Lorens Bouat la fomroe par conte fet
de ^^ ^i ^ ^
Paye le dit jour pour deux oies de terra fort
grandes achetées de la Dauphina , monte. . '' J ^j »
Paye le dit jour a Maron pour deux tallio-
les ' pour paradis & pour deux petites tallioles
pour anfert , monte » j ix »
Ây refeu de Mefsieurs les confuls de Ro-
mans par les meins de Monfieur le conful
Chonet xyiij fl.
Senfuit la mife que ay fet dudit argent ,
Et primo le mardi au foir a Sant Romein
dÂrbon * iij f. vj d. *
Plus a Rofsillon pour beyre * . . . j f .
Plus ay demeure a Vienne au Trois Roys
iv jours que monte a yiij f. par jour, xxxij f.
Plus pour vj repas a meflxe Guillaume & a
Cheuallet xîj f.
Pagene » ix iij »
1 — Mot inconnu.
S — Les gants aigus , garnis de pointes
3 — Poulies.
4 — - A Saint-Romain-d'Albon.
5 — Pourboire.
83
F). S. D. H.
Plus baylhe a meftre Chevallet vij fl. ij f. vj d.
Plus en venant a Rouisilhon a dyner. iij f.
Somme grofse xj fl. vj f.
Plus pour fere rabilber mon relie particu-
lier en aulcuns pafsages , dernièrement en ve-
nant de Lyon ung tefton ^ que fait. . ix f.
Je Eftienne Combez ay fet conte auefques le dit (ieur Jeban
Chonet de la defpenfe defsus efcripte , que monte en fomme
douze florins troys fouis & la refle pour le complément des
xviij florins que auoys refeu de luy que monte cinq florins neuf
fouis, luy ay fet defduyre fur ung aultre poyement quil nous
a fet de xiv efcus pour certeyns acouflremens , & en figne de
vérité jay efcrlpt & figne la prefente au jour xiv de may mil
V c. & neuf. Signe Combez.
Monfieur le conful bailliez & defliurez a noble Eftienne des
Coppes^, Ponfon Duclot, Antboine de Maniceno & a Jaques
Reymond, quatorze efcus contre trante fix fouis t. pour efcu quils
leurs font deups pour aucungs acouflremens quils ont fet Tere a
Lyon pour le jeu des Troys Martirs , & aufdits quatorze efcus
leur comprenez aucune refle que doet le dit Eflienne que Ion
luy avet prefle pour le dit Miflere; & en rapportant leprefenl
les dits xiv efcus de trante fix fouis t. lefcu vous feront defduyts
en vos comptes. £fcript& figne le prefent par nous commis au
dit Miflere du dit jeu , soufsignes , ce xiv may mil v c. & neuf.
Signes ^ Chaflilhon , Gl. Contonis , A. de Sanâo Petro y Seuyn,^
Borgeois , J. Vache.
1 — Les premiers testons fabriqués en France le forent en Tannée 1513; mais Louis XIF»
lors de la conquête de Milan en 1499 , eu avait déjii fait frapper dans cette ville. ( Leblanc »
Traité des Monnoi/eSy p. 361. ) Il ne peut être question ici que de ces derniers.
2 — C'est le même qu'Etienne Combes qui fut envoyé à Vienne auprès de Chevalet.
3 -— C'est ce Billet qui nous a fait connaître les noms des six commissaires du jeu; on eo
trouvera le fac simile reproduit en tête du présent Mémoire.
83
Je Ponfon Duclot ay refet de fieur Jehan Ghonet la fomme der-
nier efcripte, compris v florins ix gros * que noble Eftien ne Com-
bez deuet de refla de largent qui ly fut baliie pour abillier les
rolies ; ce xiv de may mil v c. & neuf.
Signe P. Duclot.
Fl. S. D. M.
Paye le dit jour pour ugna baruete * pour
cbarear ' la terra acheta de Jehan Robert ,
monte » iij » >i
Paye le dit jour pour fere réfère la poynle
do pic de fert pour chauer defous la platte
forme paye a Lymofin » j vj m
Paye le dit jour a lepinglier pour troys fans
& troys quarts épingles pour acoutrer les
abillemens des feyntes » j iij »
Paye le dit jour a Jehan Roze pour yj jours
quilla vaque fêta femeyna pour chauer defous
la plate-forme , monte j iij " '*
Paye le dit jour a Guigo lo cartier pour vj
jours quilla vaque fêta femeyna pour eyder a
meftre Francès lo peyntre j '^ >^ »
Paye le xiv jour de may a Theuenin Lonet
pour ung jour quilla vaque pour chauer defous
la plate-forme " U vj »
Pagene iij viij iij »
1 — Le gros el le sol étaient pris iiidislinclcment l'un pour Taulre ; ils avaient la même
valeur , il en fallait douze pour le florin.
2 — Mot patois , une brouette.
5 — Charier, transporter.
84
FI. S. D. M.
Paye le dit jour par le comandemenl de
Mefsieurs les conimys a noble Eftienne Gom-
bez pour aler a Vienne pour fere radouber les
rôles des quatre tirans , cornent coile par fa
parcelle que monte xij iij » »
Paye le dit jour a Ponfon Duclot pour aler
a Lyon pour ferteyna deuyfa fe6ta pour les
quatre tyrans , cornent cofte par ung mandat
des dits commys de la fomme de « . . • xlij
» D »
Paye lexv jour de may pour ugne charge
charbon pour meftre Francès pour les feyn-
tes, monte » ij ^U *'
Paye ledit jour par le commandement de
fieur Jehan Vache a Martin Margot de Sant
Marcellin & a meftre Pierre Rey de Sant An-
thoine , lefquieux Ion fit venir pour vifiter les
chafaux *& chambres, tan pour leurs journées
que pour leur defpance, monte par conte fet
la fomme de ... . ij 'v vj »
Paye le xvj jour de may a Honorât Barnaud
tronpeta de Vaureas, en deducîon de ce que
Ion lui det ^, prefent Monfieur le Meftre de la
Monneye & de fieur Jehan Vache la fomme
de ...
vj iij » »
Pagene Ixiij m ix »
1 — Les écbafauds.
2 — Lui doit.
); »
85
FI. S. U. M.
Paye le xviij de may a la Thienena reuen-
derys ^ pour deux linfous ^ pour meftre a la
goi^e danfert, monte '^ ^ij
Paye ledit jour pour vij echales de boes
pour mètre defsous la plata-forma, monte
marche fet prefeu Sanche Dijon » vij
)t »
Paye le xix de may a Eftienne Sereyn pour
demy pugnera ' gros poys blancs pour les
feyntes » » viij
Paye le dit jour pour v liv. cheneue ^ cru
pour melre dedans la terra pour fere la gorge
danfert *' U j
Paye le dit jour au dit Gregoyre pour deux
Pagene ij iij iij *^
»
»
Paye le dit jour a Amyen Gregoyre pour
deux sarallies ^ pour mètre defous la plate-
forme auefques quatre grans frettes * , monte
par conte fet » vij vj »
Paye au dit Gregoyre le dit jour pour xviij
pointes tallians dafier pour les guans ^ agus ,
monte » iij
» »
1 •— Mot patois , reYendeuse.
S — Linceuls.
5 — Pagnère , ancienne mesura locale de capacité. C'était la vingt -quatrième partie du
seiier , équivalente à peu prés à 33 décilitres.
4 — Mot patois , chanvre.
5 — Serrures.
6 — Liens en fer.
7 — Les gants aigus. Ces gants, instruments de supplice employés par les deux bour-
reaux et les quatre tyrans , étaient garnis de poiutes d'acier qui font l'objet de cet article.
86
FI. S. D. M.
pourtaus de fert pour la quefse des troys
crefUans * , monte » j yj *'
Paye le dit jour au dit Gregoyre pour la
ferrementa pour Confort dyuyn *, pour ugoe
grant piefsa de fert longue & pour quatre gros
frètes pefsant viij liv. & demy , & pour ugne
manellye & deux grans pourtaus que pefsa vj
liv.,& fe tout pour la feynte de Confort diuyn
& pour fe monte j U ^j **
Paye plus au dit Gregoyre le dit jour pour
ung grant fert ront ' a fafson de potenfa &
ung demy crefen ^ pour pourter la lune en
paradis & pour deux veroulx viij chauillies de
fert rondes & quatre croches pour paradis
que pefsa tout ix liv. & demy » ix vj
Paye le dit jour au dît Gregoyre pour ung
gros fer carre pour meflre dedans le mur de
leglifse Sant-Franfoys pour mètre les tantes
que pefse troys liv. & demy » 'Û ^j
D
»
Paye le dît jour a Sanche pour deux pâlies
de boes » » vj »
Paye le dit jour a Maron pour viij petits
tallioles * pour paradis >> ij » »
Pagene ij vij vj »
1 — Des trois chrétiens ; sans doute les trois martyrs, Severio , Exupère et FélicieD.
2 — Les Affiches du Dauphiné de 1787 font mention de ce personnage allégorique.
3 — Un grand fer rond.
4 — Et tin demi-croissant.
5 — Poulies.
J
«7
FI. S. I). M
Paye le dit jour a Eftienne Deuaux pour un
coyue * pour coyuer la plate-forme. ... m ** ^j *'
Paye le dit jour a laSymonne pour coufer '
les bandes de paradis » » vj »
Paye ledit jour pour grefsa pour angrefer
les tallioles » » iij ».
Paye le dit jour pour demy liv. fil de Polo-
mart pour coudre anfert m » viij
1 — Mots patois , UD balai pour balayer la plate-forme.
2 — Mot patois , pour coudre.
3 — Bleu de ciel.
n
Paye ledit jour a Vincen Guallon pour vj
onces pers flurea ' pour peindre paradis. . » vj >' n
Paye ledit jour a fieur Nicolas Gordon pour
deux grans bafanes de cuyr pour la feynte des
Troys Martyrs , monte » ix » »
Paye le dit jour a Guillaume Pateru pour
X liv. colle noire pour peindre la plate forme,
axden. laliv » viij iv »
Paye le dit jour pour ix journaux dômes
lefquieux ont vaque fêta femeyna pour chauer
defous la plate-forme, & fe outre les journaux
damiers efcripts , monte par conte fet prefen
Sanche Dijon a X liars par jour. j x vj »
Paye ledit jour a Guigo le cartier pour v
Pagene iij xj ix »
88
Fl. S. D.
jours quilla vaque fêta femeyna pour eyder a
meftre Francès lo peyntre, monte . . . . j v vj
Paye le dit jour a Giraut Guîgo pour vj re-
pas que fit Jehan Rofier & fon feruiteur dÂ.-
nonay & meftre Francès lo peyntre quant Ion
luy fit marché pour fere plufsieurs ferremen-
tes pour les feyntes , monte ix f. , & pour viij
repas que firont les taborins * le jour de la
montre du jeu , monte xij f. , & pour fe monte
en fomme j ix »
S'enfuit ce que meft deu que jai forny , ,
Et primo le xyu'f jour de feurier pour an-
uoyer quérir Jehan mon valet a Hauteriue par
Jehan Barrot , auquel baillay '> v vj
Plus pour aller Ânonay le xxiv jour defsus
dit pour mes defpens & pour le louage du
cheual ay defpandu » x »
Plus le vi™* jour de mars que le relogîer
dAnonay vint en cefte ville pour defpance
quil fit & fon valet au Ghappeau Rouge , ay
poye w iv vj
Les eftoffes que jay fourny ,
Et premièrement , croye blanche xx liv. a
troys liars la liv. que vallent j î^j '^
Pagene vj j vj »
i — Les joueurs de tambourin.
t — C'est la DOte de la dépense du peintre François Tévenol.
»
»
u
»
89
FI. S. D. M.
Plus ay foroy du plom viij liv. a ung caro-
lus ' la liv. , fe monte » vj viij
• • •
Item plus troys liv. jude que vallent. . . iij i
X » »
Plus finople j once » ij » »
Plus afur iv onces j » » »
Plus pour layne ay ballie » ij » '*
Plus a la feme meftre Beuoifl pour adouber
les troys chemifes des troys martirs ay bailhe. *> j '' '^
Plus a celui qui a appourle les inflruments
dAnonay , pour fon diner ay bailhe. ... »' j vj »
Plus pour parer troys peaux de veau & de
moton w j "j **
Plus a Glaude lo mei*fier pour ugna journée
& demye quiila befoigne pour moy, ay bailhe. » v » »
Somme grofse ix fl. iij f. iv d.
Paye le xxiij de may 1509 par le comande-
ment de fieur Jehan Vache a meftre Francès
le peyntre pour plufsieurs coleurs &. defpenfes
Pagene vj iv v »
1 — Espèce de rooDDaie fabriquée sous le règne de Charles VIII , qui avait cours pour
dix deniers tournois. Décriée sous Louis XH , elle se conTerlit en monnaie de compte dont
on se servit longtemps parmi le peuple pour marquer la somme de dix deniers. ( Leblanc ,
Traité des Monnaies , p- S55. )
90
FI. S. D. H.
feâes cornent cofle par fa parcelle que fe
monte par conte fet prefen le dit fieur Jehan
Vache & Sanche Dijon la femme de * ix fl.
iij f. iv d.
Paye le xxv de may a Pierre Clamens pour
douze aches ^ de boes pour fere la bataliie. . j iij » »
Paye le dit jour a lepinglier pour fere les
fenyos' de pion pour les antreesy monte. . » iij vj »
Plus pour pion pour les dits fenyos
3
Plus pour ugne père chofses noires de
Bourges pour la feynte de monfieur Alexis,
que fe monte iij
Plus pour deux pères chofses jufques a my
cuyfses noires de Bourges pour la feinte de
Humbert Châtain , monte ij
» » »
» » »
Plus pour ugne père chofses de fin violet de
Paris pour la feynte de monfieur Bonyer. • . iij »
V »
Plus pour deux liv. chandelles de fyre que
prit Sanche Dijon pour les feyntes. ...» x » »
Plus pour Iroys telletes * noyres que prit le
dit Sanche » ix » »
Pagené. xj j vj »
1 » La parcelle de Me François ayant été portée en détail , le total ne doit pas figurer au
compte.
2 — Haches de bois.
3 — Les signaux.
4 — Petites toiles.
91
Fl. S. D. H.
Plus pour deux telletes jaunes que prit
Anthoine Mornet ^ ^'j » »
Paye le xxvj de may a Guigo lo cartier pour
vj jours quilla vaque fêta femeyna pour eyder
a meftre Francès lo peyntre, monte. . • . j ix » »
Paye le dit jour a Jehan Aftier pour ugne
peau de parchemyn que prit Jehan de Paris
pour fere deux lettres pour le jeu , monte. • » j » »
Paye le dit jour a fieur Romanet Bergonion
pour ugne liv. chandelle pour meflre Francès
lo peyntre pour reguarder defous la plate
forme » j » »
Somma grofsa ceftuy compte en xij feulhes
& en xxiy pagenes defpuis le tiers jour de
marjs 1508 jufques le 26 may 1509, les mifes
feiâes pour le dit Myftere du dit jeu des Troys
Martirs , bien compte & quelculle ^ en la pre-
fance de monfîeur le chanoyne Chaftillon ,
mefsieurs Andrieu Chabert, Jehan Ghonet,
Romanet Borgounyon, Claude Prodome, Jehan
Guabilhon confuls de la ville, & Anthoine
Borgoes , Jacques Leigre & Jehan Vache , feyt
le compte en la meyfon de la ville le fegont
jour de juygn mil v c. & neuf môte troys cens
finquante deux florins deus f. vij den. dont la
moytie de mefsieurs de lefgliza môle cent
feptante fix florins ung f. iij den. & malha ^
Pagene ij v » »
1 — El calculé.
2 — Petite monnaie de la valeur d'un demi-denier , de même que l'obole.
92
FI. s. D. M.
& autant la part de la ville, lequiel argent a
efte defliure par les mayns de Jehan Ghonet
comniys a ce fere , & pour fe , môte en
fomme uniuerfsalle ccclij ij vij »
De la quielle fomme efl deu au dit Jehan
Ghonet pour la part de lefglifa quilla plus
forny que refeu fur la fomme defsus ef-
crîpte xvij fl. iij den.
Item luy efl deu pour la part de la ville au
dit Ghonet quilla plus forny que refeu fur la
fomme defus efcrîpte xvj fl. ij gr. iv den. &
malha.
Le xxj dejuygn 1509 Jean Milliart a feyâ
fin a Jehan Ghonet de la moitié de la fomme
cy defus efcripte y enclus xvij fl. iij den. des
echaffaux.
|Ensvit largent que Ion a refseu tant pour les cham-
bres que chaffaux & pour la plate forma, tant pour
la partye de mefseigneurs de Ghappitre, de Sant-
Morys & de la Ville , c'efl; afsçauoir lefglife pour la mohetie &
la ville pour Tautre, pour les trois jours de Panthecofles que
furent le xxvij jourt de may mil v c. & neuf.
Et primo pour huittante quatre chambres
que Ion a loye a iij fl. la chambre, monte deux
cent cinquante-deux florins.
Defquelles chambres il faut rebattre les
chambres cy après déclarées lefquielles Ion
leur donnoit.
93
Primo a mefsieurs les Cordelliers una cham-
bre ,
Plus es chappuis qui boni feiâ les chaffanx
una chambre ,
Plus Glaudo lo pyner *, auquel Ion balhat
deux chambres pour una & refle de tara 'una
chambre.
Plus es commys ' une chambra qui reftat
a loyer.
Plus a meilre Françoys le peyntre una
chambra ^ laquelle Ion luy a defduyt cy auan
fur les cent florins que Ion luy à payât.
Et refte que Ion a receu Ixxix chambres a
troys florins la chambre, monte ccxxxvijfl.
Item le premier jourt de Penthecoftes 27
de may les chaffaux hont randu a j f. par per-
fonage foytz grant ou petit , monte cliij fl. iy f.
Item la féconda journée du fegont jour de
Panthecoftes 28 de may les dits chaffaux
hont randu a rayfon de j f. par perfonne ,
monte cxxx fl.
1 — Mot patois I le peigoeur.
2 — El reste nel.
3 — Aux six commissaires du jeu
Fl. s. n. M.
94
FI. S. D. H.
Item la tierfse journée du tiers jourt de Pan-
thecoftes 29 de may les dits chafTaux hont
randu a la dite reyfon de demy fol par per-
fonne, monte .... cix fl. vij f. iij d.
Somme grofse que hont randu les chaffaux
outre les chambres, monte ccccxliij 11. xj f. ix d.
Receu pour les chambres. . . . ccxxxvij
Somme grofse que Ion a receu tant pour
les chambres que pour les pan tes * . . . . dclxxx xj ix »
Senfuyuent les habillemens , ferremens des
feyntes vendues enfy quil apart ^ cy après au
plus offrant.
Et primo vendu a Jehan Vache une pel ' de
vel & ungs foliers blans carrelas ungs eftaf-
finous^ôc une farallie^, argent comptant le
2 de juyng 1509 » xj iij »
Plus a Jehan Milliart pour deux grans barres
fert & deux petites le dit jour, monte . . . » x vj v
Plus Ion a vendu des habillemens , ferre-
mens, toelles ^ cchalles & aultres danrees
Pagcne dclxxxij ix vj »
1 — Pour les pentes oa gradins en amphithéâtre , ce qui est désigné presque toujours
sous le nom à*échafauds,
2 -r Qu'il apparaît ou appert.
3 — Une peau de voau.
4 — Mot inconnu.
5 — Serrure.
6 — - toiles.
95
FI. S. D. M.
pour le dit jeu des Troys Martyrs corne il
cofte par parcelle receu Jehan Cbonet par
compte feiâ, monte liij iij ix »
Plus pour le Braquaraart * de la feynta du
Borreau vendu a Jacolin le ix doctobre. . • ij » » »
Somme grofse tout le receu vij c. xxxviij fl.
j £ iij den.
lËNsvivENT les paiements feiâs houtre les autres paye-
mens premiers feiâs de largent receu des chalfaux
& chambres & certeynes danrees vendues que Ion
auoit acheté pour le dit jeu des Trois Martyrs eufy quil apart
yfsy après.
Et primo ay poye a Honorât Barnaut trom-
peta de Vaureas le 30 jourt de may 1509. . xl ix » »
Pour le refta de finquante florins que Ion
leur deuoit a quatre trompettes quil eftoet.
Item au rellogier dÂnonay pour le reile de
xj efcus de trois florins lo efcu a caufa de cer-
teyns infl;rumens quil a feiéb pour les feyntes. xxiv » » »
Item le dit jour a quatre taborins qui to-
charent ^au dit jeu, monte xxxvj » >^ »
Item le dernier jour de may a Jehan Bruda
Pagene c ix « ^
1 — Le braquemarl du bourreau , épée courte et large.
S -^ Qui touchèrent.
96
FI. S. D. M.
feruîleur de François le peynlre pour la refta
de Iroes * moes a reyfon de vj fl. le moes . . xîj » » »
Item pour la defpance en comptant largent
& feyfant les appoyntemens auefques les ungs
& les autres en la meifon de la ville le dit
jour, monte - . . . ij iv x »
Item à Sanche Dijon ^ pour appointemens
feiâs auefques luy pour les vacquafsions quilla
feiâes au dit jeu des Troes Domps pour
vacquafsions de quatre moes, monte. • . . xviij » » >*
Item a Monfieur le cbanoynePrapourla fac-
ture des liures des Trois Martirs pour la refla
de 150 fl. que Ion luy a donne outre fa def-
pance, comme ils cofla par quiâance, monte
le dit jour ex » » »
Item a Grant Jehan Amica ferrallier s pour
les ferallies & des & barres des portes des
chambres des echa£&ux a ly poye le ij de
juygn vj vi » »
Item a Thenon Bochart pour la ferreure
dung auqueton dung des martirs & pour ce
quilz eftoet portier en loflicialla aux recors &
toutes fes autres poy nés, monte ij x » »
Item a Jehan Milliart ^ comme coda par par-
cella queft demeure rere Jehan Chonet, monte, xj iv ix »
Page ne cixij iij vij »
1 — Trois mois.
2 — Voyez à la fin la note I.
3 — Serrurier.
4 — Voyez à la fin la note K.
97
FI. S. D. M.
Item a GlaudoThomet pour la defpence du
reiogier dAnonay qui fift les feyntes de fert
pour X jours a i j f . & demy par jour en ce
compris j f. pour ung diner quil apreftat &
ne dinat pas avec luy , monte îj 'j " ''
Item a Jehan Duclot pour ce que Ion luy
ayoet promis fere netier * les arnoyes de fes
cheualliers rauts ' , lequel Jehan Glot joa ' le
perfonaige de Âibin , monte ij
» »
Item a Sanche Dijon pour trois parcelles
de qoy lugna eft de xvij fl. j f. ix d. lautre de
xij fl. vj d. & lautra de iv fl. iv f. cofte en foma
xxxiij fl. vj f. ^ pour payer plufsieurs gens a
qui Ion doyet comme il apert par lefdiâes
parcelles; le fegont jour de juygn 1509. . • xxxiij vj iij »
Item a Beneitz Goffîo tant pour les habil-
liemens des feyntes comme pour la defpence
de meflre Francès le peyntre iv moes & de
Jehan le peyntre fon feraiteur iij moes, & en-
clus huit f. quil a paye o fils du beau-fils pour
huit jours quil gardât la porte des echafaux ,
le 2 de juygn 1509 , monte par compte fet. . xxxiv vi » »
Item a fieur Ânthoine Mornet tant pour
ferteynes fommes de clos & de croches &
toylla pour enfert que monte quarante fept
florins j f. t. dont en faut defduyre tant pour
trois quintaux croches a quatre florins huit
Pagene Ixxij ij iij »
1 — Nettoyer.
â — Chevaliers muela.
3 — Joua.
9»
FI. S. D. M.
gros le quintal vendu au dit Mornet avec
deux milliers deux cens clos fept milliers
vendus au dit Mornet, & pour iij m. quatre c.
clos V m. & viij c. clos de quatre milliers que
furent vendus a Jehan Vache la fomme de
îv fl. ij gr. 1/4 laquelle fomme a receu le dît
Mornet du dit Vache par compte feiâs le 2 de
juygn 1509, refle que Ion a poye tout def-
duyt & rebatu au dit Mornet, monte . . . xxxvij v gr. d/8
Item a fieur Jacques Leigre tant pour luy
que pour Jehan Amica ferrallier tant pour le
fert que le dit Leigre a forny au dit ferallier
pour a chafcun fon droyts que font croches en
ourage huit quintaux Ixxj liv. croches & pour
quatre ballons clos quatre milliers compte
feiâsauefques heux le 2 de juygn 1509 . . Ixix xjgr. vj »
Item a Jehan Chonet quilla prefte a lefglifsa
comme apart arier fur le compte dernier
feyâs pour la refle de ce quil leur auoet plus
forni que receu par compte feiâ xvij » iij »
Item au dit Jehan Chonet en defducion de
Ixj fl. ij gr. iv den. & mallia quil a plus forni
pour la ville que receu comme apart arier fur
le compte dernier feiA, monte xvij » iij »
Item ay poye pour fere détendre les tentes
& cordages marche fet a trois ou quatre com-
paignons quilsfont, dont pour heux a receu le
dit argent Glaudo Prodome le iv de juygn
1509, monte iij » » »
4
Item a meftre Francoys Teuenot le peyntre
Pagene cxliv v j j
99
s. D. M
pour luy fere le payement des cent florins
que Ion luy donnât pour les feyntes quil a
feiâs au jeu des Trois Martirs de laquelle
fomme Ion luy a rebatu xij florins iv f. quil
avoet receu de Jehan Milliart & trois florins
pour une chambre quils prifl au jeu pour
lougier * certeyns de fes amys & refte que
aujourduy xx de juygn 1509 Ion luy a baille. Ixxxiv viij
Item a fleur Jehan Alexi pour deux che-
mifes pour les courps ' feyns des creftians de
Roma »
vj
» »
Item a Jehan Guabilhon comme code par
parcella quilla forny pour fere guardar les
muralhes do pra ' des frères menors & pour
iv feis palha pour les feyntes & la folha que
Ion mit fur la plata forma * j >j vj »
Item pour fere blanchir xx lenfoulz ^ que
fifl blanchir Glaudo Prodome pour meftre
fur les feyntes a caufa de la plua ^, monte. . » ij »
Item pour la tara de x liy. & demy fils dar-
chat que nous fifmes apporter de St-Ânthoine
de chez Eyray Doliuier a j quart par liura de
loage & deux liv. que cy eft perdut pour ce
que des dittes x liv. & demy Ion ne luy en a
rendu que viij hv. & demy a ij f . & demy la
liv. , monte v f . & pour le loage ij f. j pa-
tat ^ enfsi monte tout »
^«J J J
Pagene Ixxxvij j vij j
1 — Pour loger.
2 — Pour les corps sainU des chrétiens de Rome.
5 — Du pré des Frères mineurs , des Cordeliers. Voyez à la fin la note L.
4 — Pour quatre faix de paille pour les décorations et pour la feuille que l'on mil sur (a
scène. Voyez à la fin la note M.
5 — Linceuls , draps de lit.
6 — De la pluie.
7 — Le patat était une petite monnaie alors en usage en Daupbiné , et de la valeur d'un
denier et demi ou de trois mailles.
lOO
FI. S. D. M.
Item a Gafpart Milliart tant pour vj meyns
papier comme ung bonet pour la feynta de
monfieur Pierre Clot & le papier prift Satiche,
monte » viij ix »
Item a Barberon taborin pour ce que Jehan
Seuin & Jehan Vache luy promirent poyer a
luy tout feul les defpens des trois jours de
Panthecoftes, monte »ix » »
Item a Symons le rodier * pour cerleyns
tallangonyes ^ & efsis ' quil a forny pour
les tentes, monte » vîj vj »
Item a Piare Baronya mafson pour ung
jour quilz vacquat pour fere la porta pour
entrer es pantes^, enclus le mortier , monte. » vj vj »
Item a Guillaume Peogra a qui Ion baillât
a prix feiâs a cloer * tous les pertuys • des
feyntes^& des pantes marche feift, monte. ij vj » »
Item pour deux bos & trois clés que Ion a
perdut es chambres que Ion a feiâs réfère
que cofton j monte » ix iij »
Item a Jehan Janot pour encharter ^ la refla
des acoutremens des feyntes & ferrementes
echalles ^ & toutes autra deffarda, monte . . » iv » »
Pagene vj iij » »
1 — Le charron. ( Roquefort , Gloss. , fom. n. )
2 — Mot inconnu.
3 — Essieux.
4 — Aux gradins ou échafauds.
5 — A clore , à bouclier.
6 — Tous les trous,
7 — Des décorations et des échafauds.
8 — Pour transporter en voiture.
9 — Echelles et toute autre chose à transporter.
loi
FI. S. D.
Item a Gaillaume Forez pour les cordes
quil a forni au dit jeu des Trois Martirs, monle. j vij »
Item pour la collation que Ion fift a la mey-
fon de la villa la dimanche v doft mil v cent
& neuf que Ion Gft lappoinâement des chap-
puis & du refte que les dits chappuis deman-
diont a mefsieurs de lefgliza & de la villa,
monte » iv a
Item plus ay poye a Glaudo Borgoys dit
Mornet pour deux peyres de chaufses jufques
a genoyl les unes blanches , les autres de gris
pers ' que furent pour les feyntes de Pierro
Rebata & de Françoys Sachon , monte. . . » xj »
Plus pour la defpence feide a fere rabilher
les muraillies des frères myneurs tant par de-
uers le pre des fufdits frères myneurs comme
deuers monfîeur de Rucha, & fere recouurir
les tuylies de la dide efglifa enfsi quil confie
par ung conte rere la ville, par compte fet le
iij de feptembre rail v c. & neuf. . . . . xxx viij »
Plus pour la defpence a feire abillier una
leua auoy une roa defsus ^ pour les borreaux
poye a Vernifsat Rodier ', monle » ij »
Plus a laGlaudona que fornit dung challit
Pageiie xxxiij viij » m
»
M
1 — De gris tiranl sur le bleu.
2 — Une ) avec une roue dessus. CW probablement un inslrumcnt de supplice ; ju
n*ai pu trouver le sens du root leva ou cetm qui est dans le Mémoire.
3 — Charron.
102
F S. D. M.
& lyteaux de corlynes pour la coucha de
mettre Françoy s le peintre, monte . . . . » j vj »
Plus ay poye a Guillaume Forez pour les
tentes du jeu quilla forni monte xx efcus
foUeyl * que valent Ixj viij » »
Plus poye a fieur Romanet Borgonyon pour
la tara de deux mallietes quil bailla pour
pourter les tentes des echaflaux, par acort
feiéls auoy luy^ monte j viij » »
Plus ont damandet eftre poyes de leurs
vacafsions pour (rois moys Jehan Ceuin Ja-
colin, Ânthoine Mornet & Jehan Vache quils
hont eftes commys après lafere du dit jeu &
furejit commys par mefsieurs de lefgliza &
mefsieurs les confuls de la ville, alla bonne
voilante de mefdits feigneurs demandent leur
ettre tauxe fellon ce quils hont feruy . . . iij » » »
Item a Jehan Roux , Caffiot & Payral fus-
tiers * pour demye corda pos fèbles ' quils
hont forny pour le cuuerl du grenier des
Cordelliers que Ion auoet rompu compte feiâ
auefques heux en la prefence de Caffiot le ix
doétobre, monte »
»
Pagene Ixvj x vj »
1 — J'observe que Vécu sol est pris ici à raison de 3 florios t sol , comme il Ta été lors
du prêt des Frères mineurs , tandis que partout ailleurs , dans les comptes avec Rosier
l'borloger et autres, il ne vaut que trois florins. Je ne sais à quoi attribuer cette différence
dans la valeur de la même monnaie.
2 — Marchands de bois. Ils étaient charpentiers , et prirent le prix fait du théâtre ; il
paratt qu'ils vendaient aussi du bois.
3 — Petites pièces de bois pour réparer le toit dus Cordeliers.
io3
FI. S.
Item pour la collation que Ion fift les comp-
tes & le relica des comptes da jeu a la meyfon
de la villa , prefens Mefsieurs les chanoynes
Vellieu & Chaftillon, mefsieurs Glaudo Con-
Ion, monfîeur le juge, mefsieurs les confuls,
monte » iij » »
Somme grofse le defliure. dcUxiijfl. xgr. jd.
Et pour enfsi le receu ci arrier efcript
monte dccxxxviij fl. j f. iij d.
Et pour aufsi le ix jour dodobre m. d &
ix en la prefence de mefsieurs les chanoynes
mefsire Jacques Vellieu , monfîeur le cha*
noyne Ghaftillon , mefsire Glaude Conton ,
Andrieu Chabert, monfîeur le juge mefsire
Loys Pererii % Romanet Borgounyon^ Jehan
Chonet, Glaudo Prodome , Jehan PoUinier
dift Guabîlhon confuls de la ville , Jehan
Ceuin , Jacques Leigre dift Jacolin , Jehan
Vache, ' ledit Jehan Chonet a rendu le compte
du receu & du defliure & par ledit compte
il apart que le dit receu eft plus grant & de
plus grant fomme que le defliure la fomme de
foixante quatre florins troys f. ij d. & pour
enfsi, monte la refte Ixiv iij ij »
i — c'est Louis Périer , juge rojal , qui , sur la foi de M. Dochier , a passé jusqu'ici pour
l'auteur du Mystère des Troys Doms, ^
2 — Jehan Vache et Jehan Chonet , consuls de Romans , qui prennent une si grande part
aux préparatifs du jeu des Trois Doms , étaient au nombre des plus notables citoyens de la
▼ille, ils furent l'un et l'autre députés aux Etats-Généraux du Daupbiné, Vache en 1505 et
Chonet en 1510. Voici les termes de la délibération du 2 janvier 1505 , qui nomme le pre-
mier : Super facto trium statuum fuit conclusftm et decretiim per santorem opinionem mittere
Jokannem Fâche sindicum pro existendo in negotiis trium. statuum nomine villœ.
io4
Florins. Sous. Den. Mailles.
Sur laquelle fomme cy eft troue une cham-
bra de perdua & cerleynes mon noyés Êiuces &
autre mécompte du dit argent receu la fomme
de finq florins ixf. vij d.
Et refte que le receXi monte plus que le
defliure Iviij v vij »
Plus doet le diâ Jehan Chonet quilla receu
de Jehan Roux, Jehan Lambert dift GafRot,
Plero Ferart chappuis de Romans pour la
refta des clos& croches que Ion vendit es diâs
chappuis quils hont retires des echafTaux &
des chambres du diâ jeu comme apart cy
après ;
Jehan Lambert dift Caffiot Jehan Roux &
Plero Ferart chappuys de cette ville deuon
pour les croches & clos quils hont achetés
des echafTaux du jeu des Troys Doms comme
cotte par oblige en la prefence de Jehan Se-
uin, Jacques Leigre dift Jacolin, Ânthoine Mor-
net & Jehan Vache commys au diâ jeu , que
monte par conte feids aueques heux xlvj fl. v f.
Paye pour acourt feiâs auesques heux pour
certeyne recompanfe pôr ce quil auions feid la
plada-forma plus granda quil ne deuiont &
aultres chozes quil demandiont par acourt
feids par les dids defsus & en la prefence de
Caffiot, monte xxxfl.
Refte quil deuon & hont poye le ix doc-
tobre 1509 a Jehan Chonet y monte. . . . xvj v » »
Somma grofsa que monte le receu plus que
la mifa Ixxiv fl. x f. vij den.
io5
Vient pour ia moetie de la villa xxxvij fl.
V f. iij den. j ob.
Vient a la part de mefsieurs de chapitre
pour les deux tiersde la moetie. xxiv fl. xj f. vj d.
Vient a la part de mefsieurs de St-Morys
pour le tiers de la moetie. . xij fl. v f. ix d.
|vjovRDVT X doâobre 1509 le dit Jehan Chonet a poye
con tant a mefsieurs de chappitre comme il cofle par
quittance rere luy xxiv fl. xj f. vj den., plus le dit jour a
uiefsieurs de St-Morys comme il coflie par quittance rere le dit
Chonet xij florins v f. ix den., plus le dit Jehan Chonet a poye
& Hure a Jehan Milliart comme refseuor de la villa la fomme de
xxxvij fl. V f. iij den. & ob. comme il cofl;a par quiélance feiéte
par le dit Milliart au dit Chonet, laquiella fomme de xxxvij fl.
V f. iij den. & ob. le dit Jehan Milliart fera tlienu den rendre le
compte & le relica a mefsieurs les confuls de la villa au premier
compte a venir & de laquiella fomme Ion a feiét débiteur le dit
Jehan Milliart au papier des debtes de la villa a foUio 277. ^"^
i — Ce résaliat final , où le chapitre et la ville se partagent an excédant, semblerait an-
noncer que le produit du jeu aurait été supérieur à la dépense ; mais ce bénéfice n*est qu'ap-
parent. En réalité , le Mystère a co6té 1 ,737 fl. s. 2 d. , dont la plus grande partie avait
été déjà payée dès le 26 mai , veille de la représentation générale. La recette des trois jours
était destinée à acquitter les dettes qui seraient constatées plus tard par le règlement définitif.
La somme à payer en dernier lieu ayant été moindre que la somme reçue , on s'est divisé le
boni i mais il n'en est pas moins vrai , qu'eu égard li l'ensemble des dépenses et des recettes ,
le chapitre et la ville ont eu à couvrir un déficit de près de mille florins ; ils ont payé i ,737 fl.
s. 2 d. , ci i ,737 fl. s. 2 d.
Ils ont reçu 738 i 3
Différence 998 10 s. fi d.
2 — Voyez à la fin la noie N.
NOTES.
A, page 6.
Pacta et conventiones initae et passât» inter honorabîles viros Johan-
nem Choneti , Romanetum Burgundionis , Anthonium Grandis et Fran-
ciscain Gaudichonis , Coscindicos villae Romanis nomine universitatis
ipsius villee ex unâ;
Etmagistrum Petrum de Poys , siellurgicum villae Tumonis Valentinen-
sis diocesis partibus, ex altéra.
In nomine Domini Amen. Noverint universi et singuli hoc presens ins-
trumentum inspecturi , visuri ac etiam audituri , quod anno incarnatio-
nis Domini , millesimo quingentesimo decimo , die verô vicesimâ sexta
mensis jugnii coràm me notario publico et secretario ac testibus sub-
scriptis existentes et personnaliter constituti honorabiles viri Johannes
Choneti , Romanetus Burgundionis , Anthonius Grandis aliàs Garât et
Franciscus Gaudichonis consules villae Romanis , ac etiam Guiheimus
Foresii , Guillelmus Charleti , Jacobus Gillerii , Johannes Syvini , Jaco-
bus Reymundi , Johannes Alexi , Johannes Vache , Anthonius Borgesii ,
Laurentius Gonterii , Mercatores ; Johannes Ivoneli et Petrus Treynati
mecanici ejusdem villae in domo communi ejusdem villae simul congre-
gati ad bonum totius rei publicae ejusdem villae tractandum et conuno-
dum conununitatis peragendum ex una et magister Petrus de Poys siel-
lurgicus villae Tumonis Yalentinensis diocesis partibus , ex altéra , gratis
et libéré , ac eorum spontaneis voluntatibus fecerunt , inierunt et con-
traxerunt pacta et conventiones inferiùs descriptas , mutuis stipulatio-
nibus hinc indè intervenientibus ad invicem ut sequitur : Et primo
praefatus magister Petrus de Poys promisit et convenit praefatis consulî-
bus suprà nominatis nomine villae stipulantibus moram suam continuam
facere in ipsâ villa de Romanis et servire habitatoribus ejusdem villae
io8
in infii*mitate existentibus quotiescumque fuerit requisitus salario mo-
derato sibi tamen salvo ab eisdem qui illum habere voluerint ad eos
medicandum. Item plus fuit promissum per ipsum magistrum Petrum de
Poys et conventum quôd casu quo pestis epidemicé vigeret in ipsâ villa
de Romanis nunc vel in futurum , ( quod Deus advertat ! ) quôd idem
magister Petrus medicabit et toto ejus posse homines pestiferosos curabit,
durante toto tempore quo ipsa pestis durabit in ipsa villa 5 sibi ipsi
magistro Petro reservato et per consules suprà nominatos contra con-
cesso , quôd si , à casu , homines pestiferosi non décédant ab humanis
causante pestis infirmitate quôd idem magister Petrus contentetur ratio-
nabiliter de ipsis hominibus non sic decedentibus. Item fuit actum inter
ipsas partes quôd non liceat eidem magistro Petro ipsam villam Romanis
exîre durante tempore pestiferoso absquè licencia ipsorum consulum vel
aliorum qui pro tempore erunt consules ipsius villae. Et tempore non
pestiferoso obtenta licencia à praedictis consulibus , quôd possit adiré
extra ipsam villam ubi voluerit, dùm tamen notificet ipsis consulibus
suum recessum , ne ipsa villa remaneat improvisa. Et hujus promissi
praefati coscindici nomine totius communitatis et universitatis ejusdem
villae pronûserunt solvere realiter et expedire prœfato magistro Petro de
Poys pro suis stipendiis tempore sanitatis pro quolibet anno videlicet
triginta florenos mouetae parvœ nunc currentis computatis duodecim so-
lidis turonensibus pro singulo floreno , ad vitam ipsius magistri Pétri de
Poys , dum tamen in eadem villa ejus mansionem fecerit modo suprà
promisso, et benè eisdem consulibus fecerit et placuerît, solvendos
dictos xxx^^ ff. quaternum pro quatemo, et incipiet primus amms dictus
et quandô ipsam villam intrabit cum sua familia ad ejus mansionem fa-
ciendam. Item plus fuit actum inter ipsas partes et per ipsos consules
concessum et promissum eidem magistro Petro , quôd de tempore qu6
pestis epidemicé regnabit , in ipsa villa , babebit et babere debebit pro
eju5 stipendiis et vacationibus , videlicet quindecim florenos monet»
suprà dictae pro quolibet mense durante toto tempore quo ipsa pestis
durabit et non ultra, solvendos de mense in mensem per ipsos consules
aut suos successores, et quôd sit francus immunis subsidiorum et tallia-
rum quae in futurum fieri possent in ipsâ villa , durante ejus vitâ , ut
suprà benefecerit , et qua propter gaudeat libertatibus , immunitatibus ,
ejusdem villae prout caeteri habitantes gaudent. Quae autem omnia uni*
versa et singula ipsae partes mutuis stipulationibus hinc indè intervenien-
tibus promiserunt et juraverunt ad sancta Dei Evangelia manibus earum
corporaliter tacta , habere rata atque firma
Acta et recitata fuere praemissa in domo communi universitatis ejusdem
I09
viilae, in cameiâ anteriori ejusdem domûs, praesentibus honorabilibus yiris
Francisco Amaudan scofferio Turris pigni in Dalpbinatum servitore, Petro
Treynati , Claudio Gonini servitore loci Alexiani Valentinensis diocesis ,
testibus ad prœmissa vocatis et me Dyouisio Maheti publico notario et
secretario ejusdem villse subsignato.
Signe MAHETI.
A bis , page 1 1 .
De deux cens florins. La somme offerte par les pères Cordeliers ne
suffisant pas pour faire face aux dépenses du jeu , le P' janvier 1508 ,
le Conseil de ville fît un appel aux diverses Confréries. Voici les termes
de cette délibération :
« Attento quôd villa habet plures cbargias , fuit conclusum quôd sin-
a dici nomine villae capiant ad mutuum de Gonfratribus Confratriarum
ce praesentis villas argentum profieri faciendo les échaffauds ludi sancto-
c( rum martyrum videlicet des Trojs Doms et etiam de abbatiâ prae-
a sentis villse , et etiam capiant ad mutuum ab illis qui non lude-
a bunt , etc. »
Ces prêts étaient gratuits, bien entendu, et sans aucun intérêt ; aussi les
considérait-on comme un sacrifice , et à ce titre s'adressait-on de pré-
férence à ceux qui ne s'en étaient point encore imposé pour concourir
à l'œuvre commune ^ ainsi le Conseil est d'avis d'emprunter non->seule-
ment des Confréries , mais encore des habitants qui ne joueront pas , ab
iis qui non ludebunt. Quant aux acteurs , le temps donné à l'étude de
leur rôle et surtout les frais de leur costume , pouvaient les dispenser
de toute autre contribution.
Parmi les diverses Confréries , nous trouvons celle des marchands ,
sous le titre plus relevé A'Abbajc des Marchands , Abbatia Merca-
torum ; elle se composait des personnes les plus recommandables dans
le commerce de Romans \ elle avait son président qui était alors noble
Humbert Odoard , son vice-président ou lieutenant , Jean Sevin , et
son trésorier, Jean Chonet , l'un et l'autre honorés plusieurs fois des
fonctions de consuls de la ville. On la voit au mois de septembre 1509
IIO
doter de six florins une jeune fille appelée en patois la Pichote , la
Petite , ad ipsam rnaritandam. Cette Abbaye des Marchands était , à ce
qu'il parait , une association de bienfaisance ; il en est fait mention dans
les registres consulaires de cette époque , qu'elle emprunte pour y cou-
cher ses délibérations à côté de celles du conseil commun de Romans ,
mais j'ignore quand elle a commencé et quand elle a pris fin.
B, pages 14, 22 et 32.
De ludo sanctissimœ Passionis luzo in festis Penthecoste Domini
octo diebus durantibus.
Lan que dessus mil cinq cens dix et le dimenche dixneufvième de may
jour de Penthecostes et les aultres jours en suyvans jusques au lundi xvij
dudict moys inclusivement , fust joué le Mistère de la glorieuse Passion
Notre Seigneur à commancer avant l'Adnontiation jusques à l'Ascension que
sont neuf jour en suyvans : Au grant Jardin de l'Abbays de Saint-Pierre
fiu*ent faicts les plus beaux escharfaux questoyent à deux estages oultre
le bas pour le commun peuple et y avait quatre vingt seize chambres
serrans à clé chescune , et se loueyoit chescune quatre escus au soleil et
payoit Ion chescun entrant au jeu deux liards ; les tentes dessus estoyent
sarges de drapt cosar lune à lautre tendus leur cordages de coleur blanc
et noyr que faisait si beau veoir que Ion vist jamais escharfaux. Et fu-
rent les feinctes si bien faictes sans redicte et riches, car yl y avoit huit
maistres de feintes que chescun prenoit cinquante florins petits ou peu
plus ou peu moins sellon la science des dicts maistres. Paradis et enfert
merveilleusement somptueux et les apostres estoyent tous abbillés de
sattin brun coUieur non ressemblant lautre mais et dime fasson avecques
leurs manteaulx et escharpes et les dyables changeoyent d'abbis quasi
tous les jours dont il y en avoit dabbillés de veloux et sattin •, touchant
les joueurs ils firent si très bien et sans faulte la plus beUe siUence à force
trompetes en nombre de neuf et instrumens de toutes sortes orgues
I II
chantreries. Et fist Ion la monstre générale le jour de lAscension Notre
Seigneur, les cloches des églises banldoyans par là ou Ion passait , et
fust entrepris et parachevé quen eurent la totale charge noble Glande
Nantel, Jehan de Bourg dict lanciens, Jean JaiUard et moy secretayre qua-
triesme. Et fust enti*eprys envyron la Toussaint devant et y eut une
grosse diligence , plaise à Dieu que soit à son honneur et au soulagement
de nos âmes. Amen.
AINSI EST VIALIS.
C , page 39.
Sur ta conversion du florin de 1509 en monnaie du Jour.
La valeur relative des monnaies étant égale à leur valeur intrinsèque
multipliée par le poussoir de l'argent , * pour l'obtenir, il faut d'abord
trouver cette dernière valeur.
La valeur intrinsèque d'une monnaie est facile à déterminer du mo-
ment que le poids et lé titre sont connus. En effet , le titre de l'argent
monnayé étant en 1509 à 47/48 de fin, le marc qui pesait 4608 grains
ou 244 grammes 75 , devait contenir 239 grammes 65 d'argent pur ,
et environ 5 grammes de cuivre. Or , 1000 grammes d'argent pur va-
lant aujourd'hui 222 fr. 22 c. , pour avoir le prix de 239 grammes 65 ,
on formera la proportion : 1000 grammes : 222 fr. 22 c. : : 239 grammes
65 : X = 53 fr. 25 c. ; donc le marc de 1509 contenait de Tai'gent fin
pour la valeur de 53 fr. 25 c. ; mais il contenait en outre 5 grammes
de cuivre qui valent environ fr. 3 c. , le cuivre étant évalué au qua-
rantième de l'argent 5 donc le prix du marc de 1509 serait aujourd'hui
de 53 fr. 28 c.
Pour avoir la valeur en argent du florin , qui n'était qu'une
monnaie de compte et qui ne se taillait pas réellement dans le marc ,
1 ^ Guérard , PoUjpt, d*Irminon^ t. i»', pag. 133 cl i34.
I la
il est nécessaire que j'obtienne celle d'une pièce frappée à l'époque ,
et dont je connaîtrai le rapport avec le florin. Le teston m'oflre
cet avantage. Le Mémoire m'enseigne que le 14 mai 1509, Etienne
Combes paie à Vienne au poète Chevalet pour salaire de certaines cor^
rections faites à son rôle , un teston, soit, est-il dit : Neuf sols tournois.
Il ne saurait être question ici des testons que Louis XII fit fabriquer
en France pour la première fois l'an 1513, qui étaient à xj d. vj
grains 1/4 d'argent fin , et valaient dix sols tournois , le marc d'argent
ayant été porté de xj livres à xij liv. x sols. Ces testons n'existaient pas
encore. Mais en 1499, lors de la conquête du Milanais , ce prince en fit
frapper à Milan ^ à xj d. 18 grains de loi de 25 1/2 au marc , et le marc
valait depuis longtemps xj livres tournois. C'est un de ceux-là , sans
doute , que reçut Chevalet ; ils avaient cours dans tout le royaume , et
principalement dans les provinces du Dauphiné et du Lyonnais , en
raison des relations fréquentes qui existaient alors entre la France et
l'Italie.
Ce teston , de neuf sols tournois , étant taillé à 25 pièces et demie
dans le marc , pesait 180 grains, soit 9 grammes 56 , et valait de notre
monnaie d'aujourd'hui 2 fr. 12 c. 50/100
Le sol tournois valait . . fr. 23 c. 61/100
Le florin , qui se compose de 12 sols tomnnois ,
valait 2 fr. 83 c. »
Et le denier tournois , qui est le 12* du sol ,
valait » fr. 1 c. 96/100
Telle était, en 1509 , la valeur intrinsèque de ces diverses monnaies
représentée en monnaie actuelle.
Mais l'argent, en 1509, avait sans doute plus de pouvoir qu'en 1848,
c'est-à-dire que la même quantité de ce métal procurait alors plus de
choses usuelles qu'elle n'en procure à présent. Dans quelle proportion ?
C'est ce qu'il faut déterminer pour obtenir la valeur relative des mon-
naies des deux époques. Le résultat ne saurait être qu'approximatif^ pour
une appréciation exacte , il faudrait une commune mesure invariable ,
et il n'en existe pas. La plupart des économistes ont adopté pour base
de cette opération délicate la valeur moyenne du blé, comparée à
celle de l'argent pur. Le blé est , en efiet, dans notre Occident , l'élé-
ment principal de la nourriture de l'homme , et le prix de la nourriture
de l'homme est considéré , en général , comme le régulateur du prix
mis au travail et à l'industrie humaine.
I — LehXznc j Traité des Monnayes ^ p* 261
ii3
D*après les savantes recherches de Dupré de Saint-Maur sur la va-
leur des choses , depuis la mort de Philippe-Auguste, en 1223 , jusques
vers Tannée 1520, le setier de hlé, mesure de Paris (soit 156 litres),
valait communément autant que la neuvième partie d'un marc d'argent
fin, ce qui fait 512 grains. A ce compte , Thectolitre de froment aurait
valu pendant cette période , et par conséquent en Tannée 1 509 dont
nous nous occupons , 328 gi*ains pesant d'argent fin, soit 16 sols 5 d.
tournois, équivalant intrinsèquement à 3 fr. 87 c. de notre monnaie.
Or, ThectoHtre de froment coûtant aujom*d'hui, en moyenne *, 20 fr.
21 c. , 3 fr. 87 c. auraient eu autant de valeur relative en 1509 , que
20 fr. 21 c. en ont de nos jours ; et comme ce premier nombre est con-
tenu 5 fois 22yiOO dans le second, il s'ensuivrait que le pouvoir de
l'argent aurait été 5 fois 22/100 plus grand en 1509 qu'il ne Test
aujourd'hui.
Ainsi , dans le Mémoire que je publie ,
Le denier tournois vaudrait fr. 10 c. 23.
Le sol toui'uois 1 fr. 23 c.
Le teston 11 fr. 09 c.
Le florin 14 fr. 77 c.
Mais ce résultat est évidemment exagéré ; l'application de ces chifires
aux différents articles du compte , évalués en monnaie du temps , nous
donnerait généralement des prix actuels ti'op forts de près de moitié.
Je citerai , en effet , le travail d'un ouvrier terrassier : le salaire de cet
ouvrier, à Tabri de variations trop brusques parce qu'il ne s'élève jamais
fort au-dessus , conmie il ne doit pas non plus tomber au-dessous de la
somme nécessaire à la satisfaction de ses besoins les plus indispensables
et de ceux de sa famille , a dû par -là se trouver autant que possible en
rapport avec la valeur du blé, base de sa nourriture. Eh bien! sa journée
est payée dans le Mémoire , en hiver, à raison de 2 sols tournois et
en été de 2 sols 6 deniers , soit , d'après le tarif ci-dessus en monnaie
d'aujourd'hui, 2fr. 46 c. pour la première, et 3 fr. 07 c. pour la seconde;
en sorte que l'hectolitre de froment, en 1509 , se serait acheté à peu de
chose près par 8 journées d'hiver ou par 7 d'été d'un ouviîer terrassier.
Or, ces mêmes journées se paient à présent à Romans , et depuis le
commencement de ce siècle , de 1 fr. 25 c. à 1 fr. 50 c. la journée
d'hiver, et de 1 fr. 50 c. à 1 fr. 75 c. celle d'été , et il en faut à peu
1 — Bulktin delà Socièlé française de Statistique , t. le*", j». 61.
ii4
près 15 des unes ou 13 des autres pour représenter la valeui* d'un hecto-
litre de froment.
La livre de chandelles de 430 grammes coûtait en 1509 un sol tom*-
nois , soit 1 fr. 23 c. , et seize livres environ se seraient alors échangées
contre l'hectolitre. Les 43ft grammes aujourd'hui à Romans se vendent
fr. 60 c. , et un nombre double de livres suffit à peine à l'échange.
lien est de même de la bougie ; les 430 grammes portés dans le compte
5 sols tournois ou 6 fr. 15 c. valent aujourd'hui 3 fr.
Ces divers exemples prouvent que nous avons tout à l'heure attnbué
à l'argent en 1509 un pouvoir presque double de celui qui lui apparte^
nait réellement; en d'autres termes, que la moyenne de Dupré deSaint-
Maur, pour les trois siècles précédents, s'était élevée au commencement
du seizième , et qu'alors l'hectolitre de froment , au lieu de s'échanger
contre 328 grains d'argent pur , devait s'échanger contre une quantité
deux fois plus considérable. Mais, dans l'ignorance où nous sommes du
prix moyen réel du froment à cette époque , nous prendrons pour notre
terme de comparaison le prix de la journée d'un ouvrier terrassier , qui
nous est révélé par le Mémoire même; nous trouverons qu'en multipliant
ce prix par le nombre trois, l'opération nous donnera à peu de chose près,
le chiffre de la journée actuelle, soit d'hiver, soit d'été. Ainsi, le sol tour-
nois de 1509 , comme nous venons de le voir, ayant une valeur intrin-
sèque d'argent en monnaie d'aujourd'hui , de 23 c. 61/100, les deux sols
soit 47 c. 22/100 X 3 = 1 fr. 41 c. pour la journée d'hiver, et les
2 sols 6 d. soit 59 c. X 3=1 fr. 77 c. pour celle d'été ; ce qui est très
approximativement le taux moderne de la rétribution de cette sorte de
travail. L'application de ce chiffre généralisée, il en résultera que le
pouvoir de l'argent en 1 509 était triple de ce qu'il est aujourd'hui , et
nous assignerons définitivement aux monnaies du Mémoire la valeur re-
lative suivante :
Le teston , 2 fr. 12 c. 50/100 X 3 z=: 6 fr. 37 c.
Le florin , 2 fr. 83 c. X 3 1= 8 fr. 59 c.
Le sol tournois, fr. 23 c. 61/100 X 3 = fr. 70 c. 83/100.
Le -denier tournois, fr. 01 c. 96/100 X 3 = fr. 05 c. 88/100.
La maille ou obole , fr. 00 c. 98/100 X 3 = fr. 02 c. 94/100.
Voici , d'après le Mémoire et d'après le tarif précédent , le prix de
divers objets formulé en monnaie actuelle , valeur intrinsèque de 1609
ii5
et valeur relative de 1848 ; j*ai pensé que ces détails présenteraient
<|uelque intérêt :
Prix du Mémoire. Valeur intrintéqae Valeur relatif»
de fM9. de ISftS.
FI. S. D.
Pr. Cent.
Journée d'hiver d'un ouvrier ter-
rassier 2 47
Journée d'été dudit 2 6 59
Journée d'un ouvrier cartier em-
ployé par le peintre Tévenot.
Colle -forte , les 430 grammes
( poids de l'ancienne livre de Ro-
mans)
Graisse blanche de porc , les 430
graounes
lluile de noix, les 430 grammes. 8 15
Une main de papier.
Chanvre, les 430 grammes.
Plomh , les 430 grammes .
Liège 9 430 grammes. .
Verdet, 420 grammes (poids de
la livre en usage à cette époque à
Lyon , ou le peintre François Té-
venot acheta les ingrédients et les
couleurs)
Alun , 420 grammes
Fr. Cent.
1 41
1 77
3 6 82 1/2 2 47
12 27 1/2 82
10 23 1/2 70
45
Huile d'olive, les 430 grammes. 11 21 1/2 64
Chandelles , les 430 grammes
Bougies , les 430 gi'anynes.
1
23 1/2
70
5
1 18
3 54
9
17 1/2
52
5
9 3/4
28
10
19
57
6
11 3/4
35
Toume-sol, 420 grammes. ..058
Ocre jaune, 420 grammes. . . 10
4
9
1 12
3 36
1
4
31
93
5
8
1 33
'3 99
10
. 19
57
Céruse , 420 grammes. .
Eponges , 420 grammes .
Orpiment, 420 grammes .
Vermillon, 420 grammes .
ii6
Pris du Mémoira.
Valeur intrinf«qii«
î Valeur tclatite
de 1509.
de t848.
FI.
S.
D.
Fr. Cent.
Vr. Cenl.
.
5
1 18
3 5'f
.
4
6
1 OC
3 18
.
3
71
2 13
.
4
4
1 02
3 06
Dépense par ]our d'un bourgeois
de Romans , logé à Vienne aux Trois-
Kois , avec son cheval
8 1 89
5 67
Dépense du même et de son
cheval :
A la dînée à Roussillon .
.030
A la couchée à St-Romaîn-d'Albon .036
71
83
2 13
2 49
Les prix suivants ne se trouvent
pas dans le Mémoire ^ mais comme ils
résultent d'une délibération du conseil
commun de Romans , du 8 janvier
1508, qui les établit de concert avec
les bouchers pour trois ans , j'ai cru
devoir les rapporter ici :
La livre de bœuf, soit 430 gram-
mes , toute l'année 4
La livre de mouton et de porc, de
Pâques à la St-Jean 6
Le reste de l'année.
.005
07 3/4 221/2
11 3/4 35
09 3/4 28
117
D , page 4 1 .
Sur le Chapitre St-Barnard et sur la Chapelle St-Maurice.
Le chapiti*e de St-Barnard, lors de sa sécularisation au dixième siècle,
comptait trente Chanoines et soixante-quatorze Prêtres collégics ou ha-
bitués. Ses revenus considérables lui permirent longtemps de suffire à
lentretien de ce nombreux pereonnel. Mais diverses causes les ayant
notablement diminués , il devint nécessaire de le i*éduire. Les statuts de
1472, sous l'empire desquels on se trouvait lors de la Représentation du
Mjstère des Trois Doms , avaient borné le nombre des Chanoines à
quinze ; et quant aux habitués de l'Eglise, ces statuts n'avaient fixé d'autre
limite que celle des ressom'ces. Les registres capîtulaires nous apprennent
qu'en 1494 ils étaient au nombi'e de vingt-deux.
Le corps des quinze Chanoines formait réellement le chapitre en qui
résidait la véritable puissance. Co-seigneurs de la ville de Romans avec
le Dauphin depuis le traité de Pariage de 1344 , ils se partageaient les
rentes de la dotation primitive dont se composait leur prébende , et au
décès de l'un d'eux une portion était dévolue à son successeur et le
reste se répartissait entre les survivants. Au moyen de cette espèce de
tontine , les plus anciens se trouvaient le plus favorablement traités «
Tous avaient, en outre, part aux émoluments casuels de l'Eglise.
En retour de ces avantages , chaque Chanoine était tenu d'avoir à sa
table un , deux et jusqu*à trois Prêtres habitués , à titre de commen-
saux, ou de payer une somme déterminée. C'était un faible reste de la
vie commime dont l'usage subsistait encore , mais ne tarda pas à se
perdre.
Ces Prêtres habitués avaient une position plus précaire. Si leur nom'-
riture était assurée par la commensalité ou par son équivalent , le smv
ii8
plus âe leur traïteiuent , pris sur les anniversaires, sur le produit varia-
ble des messes et des autres ofirandes, parUcipait de rinatabilité de cette
nature de revenus. A diverses reprises ils avaient exprimé leurs plaintes ,
et de graves discussions s'étaient élevées à ce sujet entre eux et les Cha-
noines ; les statuts de 1472 voulurent y mettre un terme. Une des cha-
pelles de l'église de St-Bamard , sous l'invocation de St-Maurice ,
était le lieu ordinaire où les habitués tenaient leurs réunions ; elle leur
fut spécialement attribuée , et les revenus des grands anniversaires, des
messes dites du Bref, en un mot de toutes les fondations annuelles, y
furent concentrés et remis , toutefois sous la surveillance du Chapitre ,
à leur administration particulière. Depuis cette époque, les intérêts des
uns et des autres furent complètement séparés , et l'on comprit sous
le nom de Chapelle de Saint-Maurice la part afférente ma. habitués
dans la distribution générale des rentes du Chapitre , par opposition à
celle qui revenait aux Chanoines. C'est ainsi que dans les anciens titres
du moyen4ge le mot Eglise signifie souvent l'ensemble des droits et des
revenus qui y sont attachés.
Lors donc qu'on trouvera dans le Mémoire que la moitié de la dé-
pense du jeu k la charge de l'Eglise sera payée dans la proportion de
deux tiers par Messieurs du Chapitre , et d'un tiers par Messieurs de la
chapelle St-Maurice , on saura que les Chanoines supporteront deux
tiers et les Pi'êtres habitués nn tiers.
L'institution de cette chapelle de St-Maurice dans l'église de St-Bamard
est prouvée non-seulement par les statuts que j'ai cités et par une foule
d'autres actes , mais encore par une médaille fortrare et peut-être unique
que je possède , et dont je flonne ici l'empreinte et la description :
La pièce est en cuivre jaune ; elle représente d'un côté saint Maimce
debout, tenant de la main droite une lance et de la gauche im bouclier,
et autour ces mots :
t SIGNV. MI. CAPE. 1547. SACTI. MAVRICII. Au revers, dans le
champ les armoiries du chapitre de St-Bamard, bandé d'or et d'azur de
six pièces à une tour carrée et crénelée de cinq pièces d'argent ,
maçonnée et ouverte de sable , sommée d'une main de bénédiction de
««9
carnation parée de gueules et posée en pal. (Bibl. Roy. Manuscr, Armo-
riai général de France , général, de Grenoble , pag. 262) , et autour
IN. ECCLA. B. BAftNARDI. DE. ROMANIS. Je crois que le point qui suit
rv de SIGNV est mal placé et qu'il devait être après la lettre M. Cette
rectification faite , voici comment je lirais cette légende :
Signum inclytae (ou insignis) capellœ Sancti Mauricii in ecclesiâ beati
Bamardi de Romanis, millésime de 1547.
Les armoiries du Chapitre figurent au frontispice de ce volume avec
celles de la ville de Romans, qui sont: {Même Arm. gén. , p. 264)
d'azur à une porte de ville ouverte en forme de tour carrée d'argent
pavillonnée et girouettée de même , flanquée de deux guérites pavillon-
nées et girouettées aussi d'argent , le tout maçonné de sable et un grand
R d'or couronné de même , posé dans l'ouverture de la porte.
Le Chapitre et la ville étaient rarement d'accord , et l'histoire de Ro-
mans n'est guère que celle de leurs divisions et de leurs luttes \ mais, en
1509, le danger commun de la peste, auquel on venait d'échapper, avait
rapproché tous les esprits et donné lieu à la Représentation qui fait l'objet
de cette publication. Il m'a donc paru convenable de réunir ces deux
blasons , d'ailleurs peu connus , en tête de ce Mémoire , monument de
la bonne intelligence qui régnait alors entre le Chapitre et les Romanais.
E 5 page 41 .
Le chanojne Pra. J'ai fait des recherches aux archives de l'évêché de
Grenoble où sont déposés les restes des anciens titres des deux seuls
Chapitres qui existaient alors dans cette ville, le chapitre de Notre-Dame
et celui de St-André, pour savoir auquel appartenait en 1508 le chanoine
Pra , et s'il était question de lui dans les registres capitulaires. Ceux de
St-André , complets pour la période de 1494 à 1512, n'en font aucune
mention, d'où nous pouvons tirer la conséquence qu'il n'était pas membre
de ce Chapitre. Les registres de Notre-Dame , pendant le même espace
de temps , présentent de nombreuses lacunes ; toutefois , dans l'année
1494, on voit pannl les chanoines signataires dune délibération rédigée
en latin , Sibondus de Prato. Serait-ce notre chanoine Pra? Je n'ose
Taffirmer.
F 5 page 42.
Pour lesfeyntes. Ce mot revient souvent dans le Mémoire, et tou-
jours il signifie soit une décoration particulière , soit l'ensemble des
décorations. C'est dans ce dernier sens que J. Bouchet (Annales d'A-
quitaine , part. IV, f. 267, éd. de 1567 ) , l'emploie lorsqu'il dit \ ce On
ce joua aussi la Passion et Résurrection en la ville de Saulmur , où je çis
a d^ excellentes fainctes, »
L'auteur de la Relation de la Passion jouée à Vienne en 1510 (voy.
note B) , parle également des feintes : ce Et furent les feinctes , y est-il
ce dit , si bien faictes , sans redicte et riches , car il y avoit huit mais-
ce très de feinctes que chacun prenoit cinquante florins petits , ou [>eu
ce plus , ou peu moins , selon la science des dicts mais très. »
Je crois qu'on doit entendre ici par Maistres de feintes , les peintres
décorateurs ; on en avait employé un nombre égal à celui des journées
du jeu , sans doute afin que l'ouvrage fût plus tôt achevé : chaque acte
ou journée comportant une décoration différente , on pouvait adopter
une semblable distribution du travail.
La somme qui leur fut allouée , 50 florins environ , s'accorde assez
bien avec celle que reçut M® François , à Romans , pour les décorations
des trois jours du Mystère des Trois Doms. Il fut payé à celui-ci cent
quarante-deux florins, y compris sa dépense; c'est, à peu de chose près ,
quarante-huit florins pa? jour de représentation.
121
G, page 73.
Pour seler, pour sceller. Cet article est relatif à la cîre achetée pour
sceller l'ordre d'exécution délivré contre Papinien , un des personnages
de la pièce condamné à mort ; c'est ce que le Mémoire appelle selcr
Paupjnian.
Fréminaud , un des tyrans ou persécuteurs dans le Mystère de Saint-
Christophe, joué à Grenoble en 1527 , dit en parlant des chrétiens :
J'ay cj leur absolution
Dont le sceau est de rouge cire.
FZ. ft. 5.
Et plus loin dans le même ouvrage :
RR, p. 3, î^'
Morgalant , autre tyran , dit :
Je fais ici chauffer la cire
Pour celer votre mandement.
Dans ces sortes de représentations, presque tout se passait sur la
scène.
122
H 5 page 82.
Sur le nom et la famille de Chcs^alct,
L'auteur du Mystère de St-Christophe , joué à Grenoble en 1527,
s'appelle bien Cheifalet et non point Chwalet, comme Técrît Guy-Allard
dans sa Bibliothèque du Dauphiné , et après lui M. Weiss dans l'article
de la Biographie universelle consacré à ce poète. Il suffisait, pour éviter
cette erreur, de lire le titre même du Mystère imprimé en 1530 , où le
nom de Chei^alet se trouve suivi de cette qualiâcation : Jadis souverain
maître en telle compositure, Duverdîer et son annotateur Lamonnoye
ne s'y sont pas trompés , non plus que le savant M. Brunet dans son
excellent Manuel du libraire. Le Mémoire contemporain que je publie
laisserait cependant quelque doute ; il y est question de Chevalet en
deux endroits : à la date du mois d'août de l'année 1508 , à l'occasion
de son voyage à Romans , le receveur de la ville , Jean Milliart , l'ap-
pelle mestre Chiçalet; et au mois de mai suivant , noble Etienne
Combez des Coppes , qui lui lut spécialement député à Vienne et qui
y passa trois jours auprès de lui , le désigne deux fois sous le nom de
mestre Cfiemlet. C'est à cette dernière autorité que je me range , et
voici conunent on peut , ce me semble , expliquer la différence : le
receveur écrivait le mot comme il l'entendait généralement prononcer
à une époque où presque tout le monde à Romans s'exprimait en patois.
Dans ce langage, au lieu d'un cheçal on disait par corruption un chis^al;
le peuple Romanais, en parlant de mestre Chevalet, l'aura probablement
appelé mestre Chii^alet^ et Jean Milliart, écho fidèle du public, aura repro-
duit dans son compte cette locution vicieuse 5 mais le sieur des Coppes ,
noble personnage , en rapports fréquents et journaliers avec Chevalet ,
n'a pu se méprendre ainsi , et il a dû conserver au nom sa véritable
orthographe.
133
Guy-Allard , qui fait de Cheyalet un gentilhomme du Viennois dont
la famiUe porte de gueules au cheval ëchappë d'argent ' , lui doime
le prénom dijintoine; Chalvet *, celui de Claude , et l'un , je crois,
aussi gratuitement que l'autre , car ni le Mémoire , ni le Mystère de
St-Christophe , ni Duverdier n'en font mention ; seulement le nom y est
toujours précédé de la qualité fort peu aristocratique de mestre. Quant
à sa noblesse et à ses armes , rien n'est moins certain non plus ; nous
n'avons à ce sujet que le témoignage de Guy-Allard , et cet auteur , en
général peu exact et peu scrupuleux , est ici d'autant plus suspect que
dans l'article fort court de sa Bibliothèque , relatif à ce poète , il se
trompe évidemment sur une circonstance très importante lorsqu'il le
suppose vivant eu 1530, tandis qu'alors, d'après le titre même du
Mystère de St-Christophe , il avait cessé d'exister. Guy-Allard est , il
est vrai , un peu plus explicite sur cette généalogie au mot Chwalet de
son Dictionnaire historique , manuscrit de la bibliothèque de Grenoble ,
dont je possède une copie :
« Cette famille , y est-il dit , est composée de trois branches de l'une
a desquelles étaient Gaspard de Chivalet qui combattit à la bataille de
ce Pavîe, et Antoine Chivalet, excellent poète français, l'an 1530. «
Mais nous voyons, par la plupart des documents qui précèdent, que de
son vivant ce poète avait nom Che^falet et non pas Chivalet , ce qui
exclut l'idée qu'il ait été membre de cette dernière famille. D'ailleurs ,
Chorier , Etat politique , tome III ^ entre au sujet de celle-ci dans des
développements assez étendus ; il en énumère les différentes alliances ;
il remonte également à Gaspard , et il ne parle nullement de l'auteur de
St-Christophe dont il était cependant le compatriote. Né à Vienne, où il
passa la première moitié de sa vie , Chorier, indépendamment de la
connaissance générale des maisons nobles de la province , qu'il possé-
dait parfaitement , grâce à ses propres travaux et aux recherches offi-
cielles auxquelles il avait pris part ' , devait avoir plus que tout autre
des notions exactes sur les familles établies connue celle de Chivalet
dans le voisinage de cette ville \ et son silence , en cette circonstance ,
affaiblit beaucoup, s'il ne l'infirme tout-à-fait , l'assertion de Guy-Allard.
Laissons donc de côté la noblesse fort douteuse de maîstre Chevalet
et ses armoiries de gueule au cheval échappé d'argent, et tenons seulement
1 — Bibliothèque de Dauphiné , 1680.
2 — Ibid. , 1797.
3 — Il exerça les fondions de procureur du roi en la commission contre les usurpateurs
des titres de noblesse enDauphiné , en vertu des lettres-patentes de S. M. , du 13 septembre
1666. ( Guy-Allard , Dict, hist. mon. )
124
pour certain qu'il était né à Vienne (fatiste de Vienne, dit le manuscrit),
qu'en 1508 il jouissait déjà d'une gi'ande renommée , et qu'après avoir
refusé de travailler en commun avec le chanoine Pra au Mystère des
ti*ois Doms 5 il y a cependant concouru plus tard , pour une part très
faible il est vrai , et par des corrections qui lui ont été demandées^ et
dont il a reçu le salaire.
I 5 pag9 96
Dans tous les Mystères il y avait un personnage dont les fonctions
correspondaient à celles de régisseur de nos théâtres modernes , et qu'on
appelait meneur du jeu , maître du jeu. Cet emploi a été , je crois ,
rempli à Romans par Sanche-Dijon , citoyen notable qui avait été plu-
sieurs fois consid , et que le Mémoire nous représente comme une espèce
de directeur des ti'avaux. Il préside aux fouilles sous la scène pour
l'emplacement de l'Enfer ; il fait garnir le temple de luminaire 5 il smv
veille les habillements , les décorations , et il reçoit un salaire de dix-
huit florins pour quatre mois , à raison de quatre florins et demi par
mois.
K 5 page 9 6 .
u4 Jehan MilUart. En 1505 , le 2 d'octobre , Jehan Milliavt, receveur
de k ville , se plaignit que ses gages en cette qualité , montant à vingt-
1^5
quatre florins, n'étaient pas suffisants, et qu'il ne continuerait pas à servir
la ville si on ne lui accordait un salaire plus élevé. Après beaucoup de
languaige , dit la délibération, on convint d'augmenter ses gages de six
florins et de les porter à trente flonns par an. (Arc/wes consulaires de
Romans jde 1505 à 1513.)C'était le tauxde ses appointements en 1509,
et nous voyons par l'article de dépense qui fait l'objet de cette note que
pour le surcroît de travail que dut mettre à sa charge la représentation
du Mystère des Trois Doms , on lui alloua un peu plus du tiers de son
traitement annuel.
De 1505 à 1513, les délibérations du conseil de ville sonttantât en
latin , tantôt en français , et quelquefois la même présente k mélange
des deux langues 5 mais quel latin , bon Dieu ! et quel français !
L 5 page 99.
Do Pra des Frères Mcnors. Les eaux de différentes sources étaient
recueillies à cette époque , au midi du couvent , dans un vivier ou réser-
voir d'où elles s'écoulaient j)our arroser cet espace qui est maintenant
en jardins , et qui alors formait une prairie appartenant aux Frères
Mineurs. Sur ce vivier était établi un pont au bout duquel se trouvait
la principale entrée du monastère du côté du quartier appelé de Pailhe-
rey. Par suite d'un usage immémorial , dont les registres capitulaires
font mention (^Analyse des Dé liber» capit. passim.), le 23 janvier de
chaque année , fête patronale de saint Bamard , le Père gardien des
Cordeliers se présentait devant l'autel de St-Yves , annonçant au
Chapitre que la porte du pont du vivier était fermée , et apportant la
clef au Sacristain. Il payait 6 sols à titre de redevance féodale , et on
lui rendait la clef. Cet usage a subsisté jusqu'aux premières années du
dix-septième siècle , qu'un arrêt du Parlement de Grenoble , rendu le
5 février 1624 , afii*anchit les religieux du cens et de l'hommage.
( Archi\fes manuscrites des Observantins de Romans , page 83. )
ia6
M, page 99.
Pour quatre faix de paille et pour la feuille.
Cet article de dépense se rapporte à un usage qui existait de temps
immémorial chez les Gaulois , et qui s'est conservé en France jusqu'à la
fin du seizième siècle. Dans les salles de festins et même dans toutes les
pièces des appartements on étendait du jonc sec et de la paille , afin de
garantir les pieds de la froideur du sol, ainsi que nous faisons aujourd'hui
avec nos nattes et nos tapis. Ces lits de paille étaient surtout employés
chez les grands seigneurs et chez les rois où ils étaient plus nécessaires
qu'aiUeurs encore , à cause de la vaste étendue des pièces , lesquelles
n'avaient qu'une seule cheminée.
Albéric de Trois-Fontaines et la Chronique manuscrite de Normandie
rapportent que quand Guillaume , fils naturel du duc Robert , vint au
monde , la sage-femme qui le reçut le posa un instant sur la paille dont
la chambre était jonchée. L'enfant alors ayant saisi avec la main un peu
de cette paille , et la vieille ayant eu de la peine à la lui ôter , celle-ci
s'écria ! Parfoj : cet enffant commence jeune à concquerre. Le pronostic
de l'accoucheuse se vérifia dans la suite ; Guillaume , par ses victoires ,
mérita ce nom de conquérant qu'elle lui avait donné d'avance et que
son siècle lui confirma.
En 1208 , Philippe-Auguste régla que toutes les fois qu'il sortirait de
Paris , la paille qui aurait servi pour sa chambre et même pour tout son
palais , serait donnée à l'Hôtel-Dieu de la ville. En 1373 , les habitants
d'Aubervillers ayant demandé à Charles V d'être déchargés du droit de
prise , c'est-à-dire de l'obligation de fournir des chevaux et des voitures
pour les voyages du roi , Charles y consentit à condition qu'ils fourni-
raient annuellement à son hôtel quarante charretées de paille , à celui
de la reine vingt , et dix à celui du dauphin.
A la messe de minuit, le jour de Noël , on jonchait de paille l'église ;
il en était de même à toutes les grandes fêtes de Tannée 5 l'église était
couverte de paille pendant l'hiver, ou de fleurs et de feuillages pendant
l'été. Cette coutume venait de ce que l'usage des bancs et des chaises
à demeure n'étant pas encore introduit , les seules personnes âgées ou
infirmes faisaient apporter des sièges à l'église , que l'on remportait
lorsque les ofBces étaient achevés. Le peuple était contraint de s'asseoir
et de s'agenouiller sur la pierre ; ce fut pour qu'il n'en ressentit point
les incommodités que les temples furent jonchés.
Les écoliers dans les classes des collèges n'étaient assis que sur de la
paille ; il y avait même à Paris une rue particulière où l'on vendait
toute celle qu'ils consommaient pour cet usage. Elle portait le nom de
Fouare ; nom quelle porte encore et que lui avait fait donner cette
marchandise, qui, en vieux langage, s'appelait ainsi. Les licenciés en
philosophie étaient obligés d'en entretenir le chancelier de l'Université ,
et chacun d'eux lui payait pour cela vingt-cinq sols.
On garnissait aussi de rameaux vei*ts les murs et les cheminées des
appartements. Le comte de Foixy dit Froissard , entra dans sa cliambre
quil troui^a toute jonchée , et pleine de çerdurefresclie et nous^ellc , et
les parois d^em^iron toutes couvertes de rameaux tout s^erts pour j faire
plus frais et odorant , car le temps et Pair du dehors estoit merveiUeu'
sèment chaud» »
Brantôme raconte que Bonnivet étant une certaine nuit avec l'une des
maltresses de François T ^ , tout-à-coup le roi , qu'on n'attendait pas ,
vint à frapper à la porte et alarmer nos deux amants. Alors , ce fut à
s^ad%fiser là oà le galant se cacheroit pour plus grande sûreté» Par cas,
c'estoit en esté , oi Fon ai^oit mis des branches et feuilles en la che-
minée , ainsi quest la coustume de France, Par quoy la dame lui
conseilla aussitôt de se Jeter dans la cheminée et se cacher dans ces
feuillages ; ce quil fit» La suite de l'aventure n'entrant pas dans mon
sujet, je m'abstiens de la rapporter et je renvoie à Brantôme ceux qui
seraient curieux de la connaître.
Les détails qui précèdent et que j'ai extraits en grande partie de
l'Histoire de la vie privée des Français depuis l'origine de la nation jus-
qu'à nos jours , par Legrand d'Haussy , étaient nécessaires pour donner
l'explication de cette dépense de paille employée aux décorations de
notre Mystère, et de feuille étendue sur la scène; en 1 509 cet usage subsis-
tait dans toute sa force , et Ton eut soin de s'y conformer.
128
N, page 105.
Le Mystère des Trois Doms n'a-t-il été j oué que cette seule fois ,
en 1509 , à Romans? ou bien d'autres réprésentations de ce drame y
ont-elles été données plus tard ?
Les recherches auxquelles je me suis livré dans les registres de la
ville, postérieurs à 1509, pour éclaircir cette question, ne m'ont
fourni aucune lumière , et il semblerait résulter de ce silence des
délibérations consulaires à cet égard , qu'on se serait borné à cette
solennité unique. Mais d'un côté , ces délibérations de 1500 à 1600
présentant quelques lacunes, mes investigations n'ont pu être complètes
et porter sur l'ensemble du seizième siècle , ce qui explique jusqu'à un
certain point pourquoi elles ne m'ont rien appris , et de l'autre , le
témoignage d'un auteur contemporain très digne de foi , me ferait croire
à la reprise et à la reproduction sur la scène de ce jeu des Trois
Martyrs par les habitants de Romans , à des époques déterminées et
en quelque sorte périodiques. Voici ce qu'en dit Aymar du Rivail dans
un passage de son Histoire des Allobroges , récemment mise en lumière
et enrichie de notes savantes par M. de Terrebasse. *
<c Tempore hujus Caroli ( magni ) , sexto nonas octobris , divus Ber-
ce nardus Viennensis autistes , Severini , Exsuperii Felicianique reliquias
« quae Breniaco in œde sancti Romani propè Viennam jacebant Romanis
« in templo ab eo condito coUocavitj ^ et per aliquod annorunt
« curriculum , eorum {fitam et mortem ac suppliciuni Romanenses
a magno sumptu commémorant et ludo reprœsentant» »
1. ^ A, Rivatlii de Allobrogibus libri novcm. Vienn» Allobrognm aptid J. Girard.
Ludov. Perrin , lyp. Lugd. in-S». 1844 , page 365.
2. ^ La translation des restes des martyrs Severin , Exupëre et Félicien , de Vienne
au monastère de Romans , eut lieu, non pas sous Charlemagne , comme le dit A. du Rivail,
mais sous Louis-Ie -Débonnaire son fils ou sous son petit-fils Lothaire , de Tau 837 à l'an
812, à la fin de l'episcopat de Barnnrd.
120
L'annaliste fait évidemment ici allusion au Mystère des Trois Doms.
Né yers i 490 , à Saint-Marcellin , dans le voisinage de Romans , élevé
dès sa plus tendre enfance au collège de cette dernière ville , oii il
a dû sans doute conserver des relations, du Rivail ne pouvait ignorer,
ni Foeuvre du chanoine Pra , ni Tannée où elle fut jouée pour la
première fois, et lorsque dans son Histoire continuée jusqu'en 1535, et
même remaniée depuis, il avance, non point comme un simple ouï-dire,
mais comme un fait k sa connaissance personnelle, que les Romanais sont
en usage de célébrer de temps en temps per aliquod annontm curri-
culum , et par des jeux figurés à grands frais sur un théâtre , la mémoire
des saints patrons de la cité , il me semhle impossible de n'en pas
conclure que ce Mystère qui reproduisait leur vie et leur martyre, a
eu plus d'une représentation ^ seulement , la trace ne s'en est pas con-
sei'vée dans nos archives , et cette particularité ne serait pas venue
jusqu'à nous, si Aymar du Rivail ne nous l'avait pas révélée ^ elle est, du
reste , tout-à-fait dans la vraisemblance historique et dans les moeurs
de l'époque , et une ville voisine de Romans nous en ofire, à peu près
vers le même temps , un exemple que je ne saurais passer sous silence.
En 1524 , les habitants de Valence obtinrent de Louise , régente de
France , mère de François P', une exemption de péages pour les bois
nécessaires à la construction des théâtres et autres ouvrages de char-
pente destinés à fêter les saints Félix , Fortunat et Achille , patrons de
la ville. c< Les manans habitans de la ville de Valence, disent les lettres
M patentes délivrées à cet effet le 10 février 1524, pour préserver et
a garder leur ville des pestes et antres maladies et inconvéniens et la
« tenir en prospérité et en sancté dès longtemps, ont par us, ancienne
a et louable coustume et observance accoustumée de vingt-cinq en
a vingt-cinq ans ou autre temps limité , jouer ou faire jouer l'ystoire
a des glorieux saine ts martyrs Félix, Fortunat et Achille , desquels les
« corps reposent en icelle ville , ce qu'ils ont délibéré de faire ceste
ce année présente en laquelle escheyt ledict temps et terme limité, etc. * »
On voit par cet acte que tous les quarts de siècle environ , d'après
un usage immémorial , la célébration de cette fête revenait périodique-
ment à Valence. Celle de Tannée 1524 fut probablement la dernière ,
car vingt-cinq ans plus tard les idées de réforme religieuse qui conmien-
çaient à se répandre dans cette ville , durent s'opposer au retonr de
semblables spectacles ; mais en recourant aux archives valentinoises du
quinzième siècle , je ne doute pas , si elles sont encore entières , et s'il
1 — J. Ollivier, Essai sur Valence , pages 154 el 511.
9
i30
est possible de consulter surtout les livres de la taille et les comptes de
la commune , qu'on n'y trouve la preuve de ces représentations solen-
nelles toujours fort dispendieuses , consacrées par une longue coutume ,
et qui frappaient trop vivement l'imagination populaire pour ne pas être
l'objet d'une mention particulière sur les registres municipaux. C'est
dans un document de ce genre que j'ai puisé les détails curieux que je
livre aujourd'hui au public.
Puisque j'ai cité Aymar du Rivail , je demande la permission de rap-
porter encore un passage de son Histoire des Allobroges * , où il exalte
le talent des Grenoblois à jouer les Mystères, et les place comme acteurs
en ce genre bien au-dessus de tous les Dauphinois et même du reste des
Français. J'ai quelquefois, dit-il, assisté à ces sortes de représentations,
et j'ai surtout remarqué une Passion donnée à Grenoble en 1535 , aux
fêtes de Pentecôte , où Françoise Buatier , chargée du personnage de la
Mère du Christ , enleva tous les suffrages. Gestes , son de voix , débit ,
tout en elle était admirable 5 sa beauté et ses grâces personnelles ajou-
taient encore à l'effet de son rôle.
M. Berriat-St-Prix , dans ses Remarques sur les anciens Jeux des
Mystères , Paris , 1823 , pag. 6 et suiç. , avait signalé celui-ci d'après
ime Délibération du Conseil commun de Grenoble , du 8 février 1535 ;
mais le registre s'arrêtant au 20 mars de la même année , et présentant
une lacime jusqu'en 1537 , M. Berryât n'avait pu s'assurer positivement
si le Mystère avait été ou non représenté à l'époque fixée , c'est-à-dire à
la Pentecôte : toutefois il s'était prononcé pour l'aflSrmatîve , mais par
induction et par des motifs de simple probabilité. Le témoignage for-
mel de du Rivail vient confirmer sa conjecture et lever tous les doutes à
ce sujet.
FIN DES NOTES.
! — À, BivalUi de AUohr, , page 48. — In commcmoralione vilae Christi el Divorum ,
Gralianopolilani aliis AUobrogibus et Gallis praestanl : el aliqaaDdd hisce rébus inlerfoi
maxime in Pentecosle anni Chrisli millesimi quiugenlesimi Irigesimi quinli , el adeo France-
sia fiaaleriai quae Christi matrem imitabalar, corporis moins Tocisque figura pronunciatio el
facundia complacuerunl , ni omnes in admirationem adduxeril ; el ejnsdem feminae gralia
ac pulchritudo eloquenliam adornabal.
ERRATA.
Pag. 45, lîgn. 27 : Pagene xvj fl. îîj s. xd. » m.
Lisez : Pagene jxvj îîj
» »
î> w
»
Pag. 49 , lign. 19 : Pagene xîiij yj
Lisez : Pagene xliîj vj » »
Pag. 55, lîgn. 14: cxxxv xj v|
Lizez : cxxxvj x vj
Même pag. , L 15 : Ixvij ix xj
Lisez : Ixyiij v iij
Pag. 67 , Hfij. 23 : Pagene lî] iv îîj
Lisez iv 11] II]
Pag. 77 , lîg. 20 : » j w »
Lisez : j » » »
Même pag. ,1.21 : Pagene xxx j îîj
Lisez : xxxj )) îîj
Pag. 78 , lign. 2 : i iij » »
Lisez : ij xj ij »
Même pag. , 1. 23 : Pagene iv v vj »
Lisez : Pagene vj j vîij »
»